Chapitres 12 et 13
Ch. 12 v. 1-24 — Division du royaume, en jugement sur Salomon
Dieu agit en jugement envers Salomon, mais la grâce en limite l’étendue
Dieu suscite à Salomon des châtiments et des chagrins pendant sa vie, et ôte à
sa famille la domination sur la plupart des tribus [(11:35)], déclarant qu’il
affligerait la postérité de David, mais non pas pour toujours [(11:39)].
Folie de Roboam et
perte de l’autorité sur dix tribus et de la gloire du royaume
Selon la plainte du roi (Eccl. 2:19), celui à qui Salomon a laissé tout le fruit
de son travail, n’était pas sage. [12:15] Sa folie a amené sur lui les
conséquences attachées, dans les conseils de Dieu, au péché de son père. [12:16]
Sous la conduite de Jéroboam, dix tribus se sont soustraites à l’autorité de la
famille de David. Envisagée au point de vue de sa responsabilité, la maison de
David a entièrement perdu sa gloire et pour toujours.
Histoire séparée des
deux royaumes
Nous avons à suivre l’histoire des deux royaumes, et même plus particulièrement
celle du royaume des dix tribus qui a conservé le nom d’Israël [(12:20)],
quoique Dieu fît encore luire la lampe de David à Jérusalem.
Ch. 12 v. 25 à 13 v. 10
— Chute de Jéroboam et prophétie divine
Ch. 12 v. 25-33 — Jéroboam établit un culte selon ses propres pensées, oubliant
l’Éternel
Or la chute morale du nouveau roi, de Jéroboam, n’a pas tardé. [12:27] Jugeant
d’après la sagesse humaine et oubliant la crainte de l’Éternel, [12:28] il fait
deux veaux d’or, afin que les liens puissants d’un culte commun fussent rompus
et n’attachassent plus ses sujets à Juda et à Jérusalem. [12:31] Une nouvelle
sacrificature a dû être établie. [12:33] Tout, quant au culte, se faisait selon
le propre cœur de Jéroboam ; [12:30] le péché d’Israël était une règle établie,
et la formule : « Jéroboam, fils de Nebath, qui a fait pécher Israël », est
devenue la triste désignation de son premier roi.
Ch. 13 v. 1-6 —
Témoignage de Dieu par la prophétie, et jugement de l’autel et du roi
Mais le témoignage et le jugement de Dieu n’ont pas tardé à se montrer, selon la
miséricorde de Dieu envers son peuple. [13:1] La prophétie recommence tout de
suite à paraître ; car l’amour fidèle de Dieu envers son peuple ne se lasse pas.
Sa bonté demeure à toujours. Le témoignage de sa Parole — la prophétie — c’est-à-dire
l’intervention de Dieu en témoignage lorsque le peuple s’est détourné, et que
les rapports ordinaires de Dieu avec lui sont brisés, ne manque pas. [12:22-24]
Roboam lui-même est arrêté par la prophétie, dans son intention de faire la
guerre à Israël pour le replacer sous sa domination. [13:2] Mais, dans le cas de
Jéroboam, l’Éternel revendique les droits de sa gloire, [13:4] contre le roi
lui-même [13:5] et contre son autel. L’autel est fendu, les cendres répandues,
[13:4] la main du roi étendue contre le prophète est desséchée, [13:6] et sa
force ne lui est rendue que sur l’intercession de l’homme de Dieu.
Ch. 13 v. 2 — Dieu
pense à la maison de David, même au milieu du mal
Ici aussi, le Seigneur donne à connaître qu’il n’a pas oublié la maison de David
au milieu de tout ce mal. [13:2] C’est en elle que se trouvera le réparateur des
brèches, et le juge de l’iniquité qui les a produites ; car Juda est encore
reconnu comme le lieu de son trône.
Ch. 13 v. 7-10 — Le
prophète ne peut s’associer à cet état souillé
[13:9] Il est défendu au prophète, chargé d’un tel témoignage, de boire même de
l’eau, au milieu d’un peuple qui se dit Israël, mais qui est rebelle et souillé.
Aucune participation à un mélange aussi coupable n’est permise, [13:21-22] et le
prophète lui-même subit la conséquence du juste jugement de Dieu sur sa
désobéissance. Telle était la sévérité de Dieu, à l’égard d’un acte qui prêtait
son appui à un état d’infidélité, que la lumière donnée de Dieu était suffisante
pour juger.
Ch. 13 v. 11-32 — Le
vieux prophète et l’association avec le mal
Les détails de ce cas méritent quelques remarques :
Ch. 13 v. 11-23 —
Témoignage de Dieu par le prophète, et respect de Sa volonté
[13:17] Par la parole de Dieu, le prophète avait conscience du jugement de Dieu.
Son cœur aurait dû reconnaître, moralement aussi bien que prophétiquement, le
mal affreux de la position d’Israël ; et le sentiment moral de ce mal aurait dû
donner au témoignage prophétique toute sa puissance sur son âme. Dans tous les
cas, la parole de Dieu était impérative : il ne devait là ni manger, ni boire.
Il le savait et il s’en souvenait ; [13:18] mais, en apparence, il y avait un
autre témoignage, un motif pour négliger le commandement de l’Éternel. Le vieux
prophète (car il était un prophète) lui annonçait que l’Éternel lui avait dit :
« Fais-le revenir avec toi à ta maison, et qu’il mange du pain et boive de l’eau
», [13:19] et le prophète de Juda retourne avec lui. Il était fort désirable,
pour le vieux prophète infidèle, qu’un homme que Dieu employait comme témoin, et
dont il croyait aussi lui-même le témoignage, sanctionnât sa propre infidélité,
en s’associant à elle. Extérieurement, il avait l’air d’honorer le témoignage et
le témoin de Dieu. En fait, le prophète de Juda détruisait, en retournant avec
le vieux prophète, la force de son propre témoignage. Bien qu’étant réellement
prophète, le vieux prophète supportait le mal dont il était entouré. Le
témoignage de Dieu déclarait, au contraire, que ce mal ne devait pas être
supporté. [13:17] C’était de ce témoignage que l’autre prophète était chargé ;
et le refus de manger et de boire dans cet endroit était le témoignage moral et
personnel de sa propre fidélité, de sa conviction, et de son obéissance. Ce
refus était le témoignage que, dans cette affaire, il prenait le parti de Dieu.
[13:19] Or, en retournant avec le vieux prophète, il annulait son propre
témoignage, et sanctionnait le vieux prophète dans son infidélité. Dieu n’est
pas revenu sur sa parole, si le prophète y a désobéi. [13:21-22] Le vieux
prophète est puni, en ce que Dieu se sert de sa bouche pour annoncer les
conséquences de sa faute au prophète sorti de Juda. C’est aussi une leçon qui
nous enseigne, que là où Dieu nous a communiqué sa volonté, nous ne devons
permettre à aucune influence postérieure que ce soit, de la mettre en question,
même si cette influence prenait la forme de la parole de Dieu. Si nous étions
moralement plus près du Seigneur, nous sentirions que la seule position vraie et
bonne est de suivre ce qu’il nous a dit au commencement.
Importance d’obéir pour
rester dans la position selon Dieu
Dans tous les cas, notre affaire est d’obéir à ce qu’il a dit. Sa Parole nous
placera dans une position vraie, dans une position affranchie du mal et de la
puissance du mal, lors même que nous n’aurions pas l’intelligence spirituelle
pour l’apprécier. Si l’on manque à cette obéissance, on perd la conscience de la
fausseté de sa position, parce que le sentiment moral est affaibli. Il y a, tout
au plus, du malaise, mais point de liberté. Là où est l’Esprit du Seigneur, là
est la liberté [(2 Cor. 3:17)]. L’infidélité au témoignage simple et primitif de
la parole de Dieu, ne nous met jamais en liberté, quelles que soient les raisons
qui, en apparence, justifient cette infidélité.