Introduction
Épreuve de la royauté confiée à l’homme
Établissement et ruine de la puissance royale sous la loi
Les livres des Rois nous montrent la puissance royale établie dans toute sa
gloire, sa chute, et le témoignage de Dieu au milieu de la ruine, avec des
détails relatifs à Juda, après la réjection d’Israël, jusqu’à ce que Lo-Ammi ait
été prononcé sur le peuple tout entier [(Os. 1:9)]. En somme, c’est l’épreuve de
la royauté placée entre les mains des hommes ; non pas la puissance absolue
comme celle de Nébucadnetsar, mais le pouvoir royal ayant la loi comme règle de
conduite, comme il y avait eu une épreuve du peuple mis en relation avec Dieu
par le moyen de la sacrificature. Hors de Christ, rien ne subsiste.
Roi établi de Dieu sur
Son peuple, type du vrai fils de David
Bien que la royauté ait été placée sous la responsabilité de sa fidélité à
l’Éternel, et quoiqu’elle ait dû être frappée et punie quand il lui est arrivé
d’y manquer, elle se trouvait alors établie par les conseils et la volonté de
Dieu. Ce n’était pas un David, type de Christ dans sa patience, qui, à travers
les difficultés, les obstacles et les souffrances, se frayait un chemin au trône
; ce n’était pas un roi qui, bien que monté sur le trône et toujours victorieux,
dut être guerrier jusqu’à la fin de sa vie — type en ceci, je n’en doute pas, de
ce que Christ sera au milieu des Juifs à son retour, lorsqu’il commencera le
siècle à venir en s’assujettissant les Gentils, après avoir été déjà délivré des
débats du peuple (Ps. 18:43, 44) — mais c’était le roi selon les promesses et
les conseils de Dieu, le roi établi en paix, chef du peuple de Dieu, pour le
juger en justice, fils de David selon la promesse, et type de ce vrai fils de
David qui sera sacrificateur sur son trône, qui bâtira le temple de l’Éternel,
et entre lequel et l’Éternel il y aura le conseil de paix (Zach. 6:13).
Position de la royauté
présentée dans la Parole]
Responsabilité, élection et préfiguration de Christ
Examinons un peu quelle était, selon la Parole, la position de cette royauté ;
car la responsabilité et l’élection s’y rencontraient, ainsi que la
préfiguration de la royauté du Christ.
Responsabilité et
élection du roi
Présentation de ces aspects dans la promesse à David, en 2 Sam. 7
Au septième chapitre du second livre de Samuel, nous avons vu la promesse d’un
fils que Dieu susciterait à David, et qui régnerait après lui, à qui Dieu serait
Père et qui lui serait Fils, qui bâtirait le temple de l’Éternel et duquel Dieu
affermirait le trône à jamais [(2 Sam. 7:13-16)]. Telle était la promesse ;
promesse qui, ainsi que David lui-même l’a compris, ne sera pleinement accomplie
que dans la personne du Christ (1 Chron. 17:17). Voici la responsabilité : «
S’il commet l’iniquité, je le châtierai avec une verge d’hommes et avec des
plaies des fils des hommes » (2 Sam. 7:14) ; c’est aussi ce que David avait bien
compris (1 Chron. 28:9).
Responsabilité déclarée
à Salomon
Le livre que nous étudions nous fait voir que cette responsabilité a été
pleinement déclarée à Salomon (9:4-9).
Ps. 89 : conseils
arrêtés de Dieu et gouvernement de l’homme responsable
Le Psaume 89:28-37, nous présente aussi les deux choses d’une manière très
claire, savoir : la certitude des conseils de Dieu, son propos arrêté, et
l’exercice de son gouvernement en vue de la responsabilité de l’homme.
Promesses développées
dans les Chroniques
Dans le livre des Chroniques, nous n’avons que le côté des promesses (1 Chron.
17:11-14), pour des raisons dont nous parlerons lorsque nous examinerons ce
livre.
Bénédiction placée sous
la responsabilité de l’homme, qui faillit, et accomplie par Dieu plus tard
De tous ces passages, il résulte que la royauté de la famille de David était
établie selon les conseils de Dieu et l’élection de grâce ; que la perpétuité de
cette royauté, dépendant de la fidélité de Dieu, était, par conséquent,
infaillible ; mais que, en même temps, dans la personne de Salomon, la famille
de David était de fait placée sur le trône en ce temps-là, sous condition
d’obéissance et de fidélité à l’Éternel. Tel est l’ordre universel des voies de
Dieu : Il place d’abord la bénédiction sous la responsabilité de l’homme et
l’accomplit plus tard, selon ses conseils, en puissance et en grâce. Or il est à
remarquer que ce que l’homme a toujours fait en premier lieu, c’est de manquer à
sa responsabilité. Il en fut ainsi d’Adam, de Noé, de l’homme sous la loi, de la
sacrificature, ici de la royauté sous la loi, de Nébucadnetsar avec un royaume
absolu, et, en fin de compte, aussi de l’Église. Déjà, aux jours des apôtres,
tous cherchaient leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ [(Phil.
2:21)]. Malgré cela, Dieu poursuit, en dépit de tout, ses propres voies de grâce
jointes à son gouvernement du corps public responsable dans ce monde,
gouvernement, du reste, plein de patience et de grâce. Si le roi lui-même ou sa
postérité venait à manquer à la fidélité, le jugement de Dieu serait exécuté,
jugement qui, néanmoins, n’empêcherait pas que Dieu n’accomplît ce que sa
gratuité avait assuré à David.
Récit des livres des
Rois
Royauté responsable établie en Israël, chute et ruine, et jugement de Dieu
Les livres des Rois renferment l’histoire de l’établissement de la royauté en
Israël sous cette responsabilité ; celle de sa chute, de la longue patience de
Dieu, du témoignage de Dieu au milieu de la ruine qui découlait de l’infidélité
du premier roi ; et enfin, celle de l’exécution du jugement, car un plus long
retard n’aurait fait que fausser le caractère de Dieu lui-même et le témoignage
qui devait être rendu à la sainteté de ce caractère. Un tel retard aurait rendu
un faux témoignage à l’égard de ce que Dieu est.
Histoire principalement
du royaume d’Israël, puis de Juda après sa chute
Nous verrons que, après le règne de Salomon, la plus grande partie du récit se
rapporte au témoignage rendu par les prophètes Élie et Élisée au milieu d’Israël,
et, en général, à ce royaume qui s’était entièrement éloigné de Dieu. Il est dit
peu de chose de Juda avant la chute complète d’Israël. Après cela, la ruine de
Juda, amenée par l’iniquité de ses rois, ne tarda pas très longtemps, bien qu’il
y ait eu des moments de relèvement.
John Nelson Darby