Chapitre 5
Ch. 5 v. 1-4 — Exhortations aux anciens
Ch. 5 v. 1 — Pierre, témoin des souffrances de Christ et participant à Sa gloire
future
L’apôtre revient à des détails chrétiens. [5:1] Il exhorte les anciens, lui qui
est ancien ; car il paraît que, parmi les Juifs, ce titre était plutôt
caractéristique qu’officiel (comparer verset 5) ; [5:2] il les exhorte à paître
le troupeau de Dieu. [5:1] L’apôtre se désigne comme quelqu’un qui avait été
témoin des souffrances de Christ et qui devait avoir part à la gloire qui sera
révélée. C’était la fonction des douze d’être témoins de la vie de Christ (Jean
15 [v. 27]), comme celle du Saint Esprit était de rendre témoignage à sa gloire
céleste. Pierre se place aux deux bouts de l’histoire du Seigneur, et laisse
l’intervalle privé de tout, sauf de l’espérance et du pèlerinage vers un but. Il
avait vu les souffrances de Christ ; il devait participer à sa gloire lorsqu’il
serait révélé. C’est un Christ qui se place lui-même en relation avec les Juifs,
et seulement connu par la foi maintenant. Pendant sa vie sur la terre, il a été
au milieu des Juifs, quoiqu’il y ait souffert et qu’il y ait été rejeté.
Lorsqu’il paraîtra, il sera de nouveau en relation avec la terre et avec ce
peuple.
Contraste avec ce que
Paul recherche et attend
Paul parle autrement, tout en confirmant ces vérités. Il n’a connu le Seigneur
qu’après son exaltation ; il n’est pas un témoin de ses souffrances, mais il
cherche la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances
[(Phil. 3:10)]. Son cœur est lié à Christ pendant que Christ est dans le ciel,
comme étant uni à Lui, en haut : et quoiqu’il désire l’apparition du Seigneur
pour le rétablissement de toutes les choses dont les prophètes avaient parlé, il
se réjouit de savoir qu’il ira à sa rencontre avec joie et reviendra avec Lui
quand il sera révélé du ciel.
Ch. 5 v. 2-4 — Service
des anciens : paître le troupeau de Dieu
[5:2] Les anciens devaient paître le troupeau de Dieu avec promptitude, et non
comme par contrainte, ni pour un gain, [5:3] ni comme dominant sur un héritage
qui leur appartienne, mais comme les modèles du troupeau. Ils devaient prodiguer
de tendres soins au troupeau, pour l’amour de Christ, [5:4] souverain Pasteur,
en vue du bien des âmes. [5:2] D’ailleurs c’était le troupeau de Dieu qu’ils
étaient appelés à paître. Quelle pensée aussi solennelle que douce ! Il est
impossible qu’un homme ait jamais l’idée de parler de son troupeau, s’il a
compris que c’est le troupeau de Dieu, et que Dieu nous permet de le paître.
Service particulier
confié par le Seigneur à Pierre
[5:2] On peut remarquer que le cœur du bienheureux apôtre est là où le Seigneur
l’avait placé. [Jean 21:17] « Pais mes brebis », telle avait été l’expression de
la grâce parfaite du Seigneur envers Pierre, lorsqu’il amenait celui-ci à la
confession humiliante, mais salutaire, qu’il fallait l’œil de Dieu pour voir que
son faible disciple l’aimait. Au moment où il le convainquait de son néant
absolu, le Seigneur lui confiait ce qu’il avait de plus cher. [5:2] Aussi voyons-nous
ici que c’est le souci de l’apôtre, le désir de son cœur, que les anciens
paissent le troupeau. [5:4] Ici comme ailleurs, Pierre ne va pas plus loin que
l’apparition du Seigneur. C’est à cette époque que les voies de Dieu en
gouvernement — dont les Juifs étaient le centre terrestre — seront pleinement
manifestées. Alors, la couronne de gloire sera présentée à celui qui aura été
fidèle et qui aura satisfait le cœur du souverain Pasteur.
Ch. 5 v. 5-7 — Humilité
et dépendance de Dieu
[5:5] Les jeunes gens devaient se soumettre à ceux qui étaient plus âgés, et
tous, les uns aux autres. Tous devaient être revêtus d’humilité ; car Dieu
résiste aux orgueilleux et fait grâce aux humbles. Ce sont encore les principes
de son gouvernement. [5:6] Sous sa main, ils devaient donc s’humilier ; ils
seraient exaltés au temps convenable. Faire ainsi, c’était s’en rapporter à Dieu.
Lui savait ce qui était nécessaire. Lui, qui les aimait, les élèverait dans un
temps convenable. [5:7] Il s’inquiétait d’eux ; ils devaient se reposer sur Lui,
lui remettre tous leurs soucis.
Ch. 5 v. 8-11 —
Souffrance dans la lutte contre l’adversaire, et gloire promise
[5:8] D’un autre côté, ils devaient être sobres et vigilants, car l’adversaire
cherchait à les dévorer. Ici — quelles que soient ses ruses, quoiqu’il puisse
dresser des embûches aux chrétiens — c’est sous le caractère d’un lion rugissant,
qui excite des persécutions ouvertes, que l’apôtre le présente. [5:9] On devait
lui résister, tenant ferme dans la foi. Partout, les mêmes afflictions se
trouvaient. [5:10] Toutefois, le Dieu de toute grâce est la confiance des
chrétiens. Il nous a appelés à participer à sa gloire éternelle. Le souhait de
l’apôtre pour eux est que, après qu’ils auraient souffert pour un temps, le Dieu
de grâce rendît ceux auxquels il écrit, parfaits, complets — les affermît, les
fortifiât, édifiant leurs cœurs sur le fondement d’une assurance inébranlable.
[5:11] Et à Lui, ajoute-t-il, soient la gloire et la puissance.
Souffrances des
chrétiens, et espérance de ce qui suivait
On voit que les chrétiens, auxquels Pierre écrivait, souffraient, et que
l’apôtre expliquait ces souffrances d’après les principes du gouvernement divin,
eu égard spécialement aux relations des chrétiens avec Dieu comme étant sa
maison [(4:17)], soit que ces souffrances fussent des souffrances à cause de la
justice, ou des souffrances pour le nom du Seigneur. [5:10] Elles n’étaient que
pour un temps. L’espérance du chrétien était ailleurs ; la patience chrétienne
était agréable à Dieu. C’était leur gloire, s’ils souffraient pour le nom de
Christ. Au reste, Dieu jugeait sa maison et veillait sur son peuple.