Chapitre 4
Souffrances des fidèles selon le gouvernement de Dieu, comme Christ
Ch. 4 v. 1-7 — Principes généraux du gouvernement divin, que le chrétien doit
suivre
Depuis le commencement de ce chapitre jusqu’à la fin du verset 7, l’apôtre
continue à traiter des principes généraux du gouvernement de Dieu, [4:1] en
exhortant le chrétien à se conduire selon les principes de Christ lui-même,
[4:3] ce qui lui ferait éviter la marche que ce gouvernement condamne, tandis
qu’il attendait le jugement du monde par le Christ qu’il servait. [4:5] Christ
glorifié, ainsi que nous l’avons vu à la fin du chapitre précédent, était prêt à
juger ; [4:4] et ceux qui s’irritaient contre les chrétiens et étaient menés par
leurs passions, sans s’inquiéter de ce jugement qui venait, [4:5] rendraient
compte à ce Juge qu’ils ne voulaient pas reconnaître comme Sauveur.
Souffrances pour la
justice, selon le modèle de Christ ici-bas
[4:16, 19] Les souffrances, dont il est question ici, on le remarquera, sont des
souffrances pour la justice (chapitre 2:19 ; 3:17), en rapport avec le
gouvernement et le jugement de Dieu. [2:21] Le principe était celui-ci : les
chrétiens acceptaient et suivaient le Sauveur que le monde et Sa nation
rejetaient ; ils marchaient sur ses saintes traces dans la justice comme
pèlerins et étrangers [(2:11-12)], [4:2] en abandonnant la corruption qui
régnait dans le monde. [3:11, 13] En marchant dans la paix et en suivant le bien,
ils évitaient jusqu’à un certain point, les attaques des autres ; [3:12] et les
yeux de Celui qui veille d’en haut sur toutes choses, reposaient sur les justes.
[2:18] Toutefois, dans les relations de la vie ordinaire (voyez chapitre 2:18)
et dans les rapports avec les hommes, il est bien possible qu’on ait à souffrir
et à subir de flagrantes injustices. [4:17] Or le temps du jugement de Dieu
n’était pas encore arrivé. [3:22] Christ est en haut ; [4:1] il avait été rejeté
sur la terre, et la part du chrétien était de le suivre. [4:5] Le temps de la
manifestation du gouvernement de Dieu serait lors du jugement que Christ doit
exercer. [2:21] En attendant, sa marche sur la terre a donné le modèle de ce que
le Dieu de jugement approuve (chap. 2:21-23 ; 4:1 et suivants).
Souffrances en faisant
le bien, et exemple de ce que Christ a fait
[3:17] On doit faire du bien, souffrir et prendre patience. C’est là ce qui est
agréable à Dieu ; [3:18] c’est là ce que Christ a fait. [3:17] Il valait mieux,
si Dieu le trouvait bon, souffrir pour le bien, que souffrir pour le mal. [2:24]
Christ (chapitre 2:24) a porté nos péchés, [3:18] a souffert pour nos péchés, le
Juste pour les injustes, [2:24] afin qu’étant morts au péché, nous vivions pour
la justice, [3:18] et qu’il nous amenât à Dieu lui-même. [3:22] Christ est
maintenant en haut ; [4:5] il est prêt à juger. Quand le jugement arrivera, les
principes du gouvernement de Dieu seront manifestés et prévaudront.
Ch. 4 v. 1-6 — Mort des
croyants aux péchés par la mort de Christ
Le commencement du chapitre 4 demande quelques remarques un peu plus détaillées.
La mort du Christ y est appliquée à la mort pratique aux péchés ; état qui est
mis en contraste avec la vie des gentils.
Le péché, action de la
volonté de la chair, contrastant avec la volonté de Dieu
[4:1] Christ sur la croix (Pierre fait allusion au verset 18 du chapitre
précédent) a souffert pour nous dans la chair. Il est mort de fait quant à sa
vie d’homme. Il faut nous armer du même sentiment [4:2] et ne tolérer aucune
activité de vie ou de passions qui soient selon la volonté du vieil homme, mais
souffrir quant à la chair, ne cédant jamais à ses désirs. Le péché est l’action,
en nous, de la volonté de la chair, de la volonté de l’homme en tant que vivant
dans ce monde. Lorsque cette volonté agit, le principe du péché est là, car nous
devons obéir. La volonté de Dieu doit être le ressort de notre vie morale ; elle
doit l’être d’autant plus que maintenant que nous avons la connaissance du bien
et du mal — que la volonté de la chair, non subordonnée à Dieu, est en nous — il
faut, ou que nous prenions la volonté de Dieu comme notre seul motif, ou que
nous agissions selon la volonté de la chair, car celle-ci est toujours présente
en nous.
Obéissance parfaite de
Christ face à la tentation et à la mort
Christ est venu pour obéir, il a choisi plutôt de mourir et de souffrir toutes
choses, que de ne pas obéir. Il est ainsi mort au péché, qui n’a jamais trouvé
entrée dans son cœur. Tenté au dernier point, il préféra la mort à la
désobéissance, même lorsque la mort avait et le caractère de la colère contre le
péché et le caractère du jugement. Tout amère qu’était la coupe, il l’a bue
plutôt que de ne pas accomplir de la manière la plus parfaite la volonté de son
Père et de ne pas le glorifier. Éprouvé au plus haut degré, mais restant
parfait, la tentation qui l’assaillait toujours du dehors et cherchait une
entrée en Lui (car il n’en avait pas au dedans de Lui), était toujours tenue
dehors ; elle n’a jamais pénétré en Lui, et il ne s’est manifesté aucun
mouvement de sa volonté pour elle ; elle a fait ressortir l’obéissance, ou la
perfection des pensées divines dans l’homme, et, en mourant, en souffrant dans
la chair, il en avait complètement fini avec elle, fini avec le péché pour
toujours, et il est entré pour toujours dans le repos, après avoir été éprouvé
jusqu’au dernier point et avoir été tenté en toutes choses semblablement à nous
[(Héb. 4:15)]1, quant à l’épreuve de la foi, quant au combat de la vie
spirituelle.
1 Ce n’est pas, comme dans la version autorisée, « toutefois sans péché », tout vrai que cela puisse être, mais cwriV amartiaV « à part le péché » [(Héb. 4:15)]. Nous sommes tentés, étant entraînés par nos propres convoitises [(Jac. 1:14)]. Christ a eu sur la route toutes nos difficultés, toutes nos tentations, mais il n’avait en lui-même rien qui pût le conduire mal — bien loin de là sûrement — rien qui répondît à la tentation.
Affranchissement du
péché et mort de la chair dans la souffrance selon la volonté de Dieu
Or, il en est de même pour nous. [4:1] Si je souffre dans la chair, [4:2] la
volonté de la chair n’est assurément pas en activité ; et la chair, dans ce que
je souffre, est morte pratiquement, je n’ai plus rien à faire avec les péchés1.
Nous sommes donc affranchis du péché [(Rom. 6:18, 22)] ; nous en avons fini avec
lui, et nous sommes en repos. Si nous sommes contents de souffrir, la volonté
n’agit pas, le péché n’est pas là, de fait ; car souffrir n’est pas volonté,
c’est la grâce agissant selon l’image et les sentiments de Christ dans le nouvel
homme ; et nous sommes délivrés de l’action du vieil homme : il n’agit pas ;
[4:1] nous nous reposons de lui, nous en avons fini avec lui, [4:2] pour ne plus
vivre, pendant le restant de notre vie d’ici-bas, dans la chair, selon les
convoitises de l’homme, mais selon la volonté de Dieu que suit le nouvel homme.
1 Pierre s’arrête aux effets ; Paul, comme toujours, va jusqu’à la racine (Rom. 6).
Ch. 4 v. 3-5 — Attitude
des nations face au comportement des croyants
[4:3] Il suffit que nous ayons passé le temps déjà écoulé de notre vie en
faisant la volonté des gentils (Pierre parle toujours aux chrétiens de la
circoncision) et en commettant les excès auxquels ceux-ci s’abandonnaient, [4:4]
s’étonnant en même temps de ce que les chrétiens se refusaient à faire comme
eux, et disant du mal d’eux pour cette raison. [4:5] Mais ils devaient rendre
compte à Celui qui est prêt à juger les vivants et les morts.
Ch. 4 v. 5-6 — Jugement
des morts, selon la réception du témoignage de Dieu
[4:5] Les Juifs étaient habitués au jugement des vivants, car ils formaient le
centre du gouvernement de Dieu sur la terre. Le jugement des morts, qui nous est
plus familier, ne leur avait pas été positivement révélé. Ils étaient toutefois
passibles de ce jugement ; [4:6] car c’est dans ce but que les promesses de Dieu
leur avaient été présentées de leur vivant, afin qu’ils vécussent selon Dieu en
esprit, ou qu’ils fussent jugés comme hommes responsables des choses faites dans
la chair. Car l’un ou l’autre de ces résultats devait être produit dans chacun
de ceux qui ont entendu les promesses. Ainsi, pour ce qui concerne les Juifs, le
jugement des morts devait avoir lieu, en rapport avec les promesses qui leur ont
été présentées. Car ce témoignage de Dieu plaçait tous ceux qui l’entendaient
sous la responsabilité, de sorte qu’ils devaient être jugés comme des hommes qui
avaient à rendre compte à Dieu de leur conduite dans la chair, à moins qu’ils ne
sortissent de cette position de vie dans la chair, étant vivifiés par la
puissance de la parole qui leur était adressée, appliquée par l’énergie de
l’Esprit ; de sorte qu’ils échappaient à la chair par la vie spirituelle qu’ils
recevaient.
Ch. 4 v. 7-11 —
Exhortations pratiques pour les chrétiens dans un monde sans Dieu
Ch. 4 v. 7 — Attitude des fidèles devant la fin de toutes les choses terrestres
Proximité de la fin de tous les appuis de la chair
[4:7] Or la fin de toutes choses était proche. L’apôtre, tout en parlant du
grand principe de responsabilité, en rapport avec le témoignage de Dieu, attire
l’attention des fidèles sur la pensée solennelle de la fin de toutes ces choses
sur lesquelles la chair s’appuyait. Cette fin approchait.
La fin des choses comme
sanction divine
Ici, remarquez-le, Pierre présente non la venue du Seigneur pour recevoir les
siens, ni son apparition avec eux, mais ce moment de la sanction solennelle des
voies de Dieu, où tout refuge de la chair disparaîtra et où toutes les pensées
de l’homme périront pour toujours.
Destruction du siège du
gouvernement terrestre en Jérusalem
Quant aux rapports de Dieu avec le monde, en gouvernement, la destruction de
Jérusalem, quoiqu’elle n’ait pas été « la fin », a été cependant d’une immense
importance, parce qu’elle a détruit le siège même de ce gouvernement sur la
terre, où le Messie aurait dû régner et où il régnera.
Dieu prend soin des
siens au milieu d’un monde qui rejette Son gouvernement
Dieu veille sur toutes choses ; il prend soin des siens, il compte les cheveux
de leurs têtes [(Luc 12:7)] ; il fait contribuer toutes choses à leur plus grand
bien ; mais c’est au milieu d’un monde qu’il ne reconnaît plus. Car, non
seulement le gouvernement terrestre et direct de Dieu est mis de côté, ce qui a
eu lieu du temps de Nébucadnetsar et, en un certain sens, du temps de Saül, mais
le Messie qui doit y régner, a été rejeté et a pris la position céleste, en
résurrection, qui forme le sujet de cette épître.
Manifestations du
gouvernement de Dieu, et temps de la grâce
La destruction de Jérusalem (qui devait avoir lieu en ce temps-là) a été
l’abolition finale des traces mêmes de ce gouvernement, jusqu’à ce que le
Seigneur revienne. Les relations d’un peuple terrestre avec Dieu, sur le pied de
la responsabilité de l’homme, avaient fini. Le gouvernement général de Dieu
prenait la place de celui qui l’avait précédé ; gouvernement toujours le même en
principe, [4:1] mais qui, Jésus ayant souffert sur la terre, laissait encore
souffrir ses membres ici-bas. [4:5] Et, jusqu’au jugement, [4:4] les méchants
persécuteront les justes, et il faut que les justes aient patience. À l’égard de
la nation, ces relations avec Dieu n’ont subsisté que jusqu’à la destruction de
Jérusalem ; les espérances incrédules des Juifs, comme nation, ont été
judiciairement renversées. [4:7] L’apôtre parle ici d’une manière générale, et
en vue de l’effet de la vérité solennelle de la fin de toutes choses, [4:5] car
Christ est toujours « prêt à juger » : et s’il y a du retard, c’est que Dieu ne
veut pas la mort du pécheur [(Éz. 18:23)], et qu’il prolonge le temps de la
grâce.
Effet pratique sur les
fidèles, pour marcher selon Dieu dans ce temps
[4:7] En vue de cette fin de tout ce qui se voit, nous devons être sobres et
veiller pour prier. Nous devons avoir le cœur ainsi exercé envers Dieu, qui ne
change pas, qui ne passera jamais, et qui nous garde à travers toutes les
difficultés et les tentations de cette scène passagère jusqu’au jour prochain de
la délivrance. Au lieu de nous laisser entraîner par les choses présentes et
visibles, nous devons tenir en bride et nous-mêmes, et notre volonté, et nous
entretenir avec Dieu.
Ch. 4 v. 8-11 —
Caractères et relations des chrétiens
Ch. 4 v. 8 — Manifestation de l’amour chrétien, mettant la chair de côté
[4:8] Ceci conduit l’apôtre à parler de la position intérieure des chrétiens, de
leurs relations entre eux et non pas avec le gouvernement général du monde de la
part de Dieu. Ils suivent Christ lui-même, parce qu’ils sont chrétiens. La
première chose que Pierre leur enjoint, c’est une charité fervente ; non
seulement un support qui empêcherait que l’irritation de la chair n’éclate, mais
une énergie d’amour qui, en imprimant son caractère sur toutes les voies des
chrétiens les uns envers les autres, mettrait de côté pratiquement l’action de
la chair, et rendrait manifestes la présence et l’action divines.
Ch. 4 v. 8 — Pardon des
péchés par l’amour, devant Dieu
[4:8] Or cet amour a couvert une multitude de péchés. Pierre ne parle pas ici du
pardon final, mais de la connaissance actuelle que Dieu prend des choses, de ses
relations actuelles en gouvernement avec son peuple ; car nous avons des
relations actuelles avec Dieu. Si l’Assemblée est en désaccord, s’il y a peu
d’amour, si les rapports entre les chrétiens ne s’entretiennent qu’avec des
cœurs étroits et avec difficulté, le mal qui existe, les torts mutuels
subsistent devant Dieu ; mais s’il y a l’amour qui ne commet point de tort, ni
ne s’en venge, mais les pardonne et n’y trouve qu’une occasion de s’exercer,
alors c’est sur l’amour et non pas sur le mal que le regard de Dieu repose. Si
même il y a des méfaits — des péchés — l’amour s’en occupe, l’offenseur est
ramené et restauré par la charité de l’assemblée ; les péchés sont ôtés de
devant les yeux de Dieu, ils sont couverts. C’est une citation des Proverbes
10:12 : « La haine excite les querelles, mais l’amour couvre toutes les
transgressions ». Nous avons le droit de les pardonner — de laver les pieds de
notre frère (Comparer Jacques 5:15 et 1 Jean 5:16). Non seulement nous
pardonnons, mais l’amour maintient l’assemblée devant Dieu selon sa propre
nature, de sorte qu’il peut la bénir.
Ch. 4 v. 9 — Exercice
de l’hospitalité comme manifestation de l’amour
[4:9] Les chrétiens doivent exercer l’hospitalité les uns envers les autres avec
toute libéralité. Cet exercice de l’hospitalité est l’expression de l’amour et
contribue beaucoup à le maintenir : on n’est plus étranger l’un pour l’autre.
Ch. 4 v. 10-11 —
Exercice des dons, qui viennent uniquement de Dieu
[4:10] Ensuite, après l’exercice de la grâce, viennent les dons. Tout vient de
Dieu. Selon que chacun avait reçu le don, il devait servir, dans ce don, comme
dispensateur de la grâce variée de Dieu. C’est Dieu qui donne ; le chrétien est
serviteur et responsable comme dispensateur de la part de Dieu. [4:11] Il doit
tout attribuer à Dieu, directement à Dieu. S’il parle, il doit le faire comme
oracle de Dieu, c’est-à-dire comme parlant de la part de Dieu et non de son
propre fonds. Si quelqu’un sert dans les choses temporelles, qu’il le fasse
comme avec une force et une capacité qui viennent de Dieu, afin que, soit que
quelqu’un parle, soit que quelqu’un serve, Dieu soit glorifié en toutes choses
par Jésus Christ. À lui, ajoute l’apôtre, soient gloire et puissance ! Amen.
Ch. 4 v. 12-19 —
Souffrances pour Christ et pour Son nom
Ch. 4 v. 12-14 — Souffrances des fidèles comme unis à Christ, jusqu’à la gloire
[4:13] Après ces exhortations, Pierre revient aux souffrances pour le nom de
Christ. [4:12] Les chrétiens ne devaient pas considérer les persécutions
ardentes qui venaient sur eux pour les éprouver, comme une chose étrange qui
leur arrivait. [4:13] Au contraire, ils étaient unis à un Christ souffrant et
rejeté : ils participaient ainsi à ses souffrances et ils devaient s’en réjouir.
Christ allait bientôt paraître, et ces souffrances pour Lui tourneraient à leur
suprême joie, lorsque sa gloire serait révélée. Les chrétiens devaient donc se
réjouir en ce qu’ils participaient aux souffrances de Christ, pour être remplis
d’une abondante joie à la révélation de sa gloire. [4:14] S’ils étaient dans
l’opprobre pour le nom de Christ, ils étaient heureux. L’Esprit de Dieu reposait
sur eux. C’était le nom de Christ qui amenait l’opprobre sur eux. Christ était
dans la gloire auprès de Dieu ; l’Esprit qui venait de cette gloire et de ce
Dieu, les remplissait de joie en supportant l’opprobre. C’était Christ qui était
blasphémé — Christ qui était glorifié — blasphémé par les ennemis de l’Évangile,
tandis que les chrétiens avaient la joie de le glorifier. [4:13] On remarquera
que, dans ce passage, c’est pour Christ lui-même (ainsi qu’il a été dit), que le
fidèle souffre ; et c’est pourquoi l’apôtre parle de gloire et de joie à
l’apparition de Jésus Christ, tandis qu’il n’en fait pas mention aux chapitre
2:20 et 3:17 (Comparez Matthieu 5:10-12).
Ch. 4 v. 15-17 —
Souffrance permise de Dieu pour exercer les siens
[4:15] Le chrétien ne doit donc jamais souffrir comme malfaiteur ; [4:16] mais
s’il souffrait comme chrétien, il ne devait pas en avoir de honte, mais il
devait glorifier Dieu pour cela. [4:17] L’apôtre revient ensuite au gouvernement
de Dieu ; car ces souffrances des fidèles avaient un autre caractère aussi.
[4:14] Pour la personne qui souffrait, c’était une gloire ; elle participait aux
souffrances de Christ, et l’Esprit de gloire et de Dieu reposait sur elle ;
[4:13] et tout cela tournerait en abondante joie quand la gloire serait révélée.
Mais Dieu ne prenait pas plaisir à laisser souffrir son peuple. Il le permettait
; et si Christ a dû souffrir pour nous, sans que Lui, qui n’a pas connu le péché
[(2 Cor. 5:21)], en eût besoin pour lui-même, [4:17] le peuple de Dieu a souvent
besoin d’être exercé par la souffrance pour son propre compte. Dieu se sert pour
cela des méchants, ennemis du nom de Christ. — Le livre de Job explique ceci,
indépendamment de toute économie. Mais sous chaque forme de ses voies, Dieu
exerce ses jugements selon l’ordre qu’il a établi. Il a fait ainsi dans ses
relations avec Israël ; il le fait de même avec l’Assemblée. Celle-ci a une part
céleste ; et si elle s’attache à la terre, Dieu permet à l’ennemi de la troubler.
Il est possible que la personne qui souffre soit pleine de foi et d’amour,
dévouée pour le Seigneur ; mais dans la persécution, le cœur sent que le monde
n’est pas son repos, qu’il faut qu’il ait sa part ailleurs et sa force ailleurs.
Nous ne sommes pas du monde qui nous persécute. Si le fidèle serviteur de Dieu
est retranché du monde par la persécution, la foi en est fortifiée, car Dieu est
en cela ; mais ceux du milieu desquels il est retranché, souffrent et sentent
que la main de Dieu est intervenue. Ses voies revêtent la forme de jugement ;
toujours en amour parfait, mais en discipline.
Ch. 4 v. 17 — Jugement
de Dieu dans Sa maison pour que tout Lui soit conforme
Dieu juge tout selon sa nature. Il veut que tout soit en accord avec sa nature.
Nul homme droit et honorable ne voudrait avoir les méchants auprès de lui et
toujours devant lui. Dieu ne le voudrait certainement pas. Et c’est dans ce qui
est le plus près de Lui, qu’il veut par-dessus tout que toute chose réponde à sa
nature et à sa sainteté — à tout ce qu’il est. Je voudrais que, autour de moi,
tout fût assez propre pour ne pas me déshonorer : mais dans ma maison, je veux
une propreté telle que je la désire personnellement. [4:17] Ainsi, il faut que
le jugement commence par la maison de Dieu : l’apôtre fait allusion ici à
Ézechiel 9:6. C’est un principe solennel. Aucune grâce, aucun privilège ne
change la nature de Dieu ; et il faut que tout soit conforme à cette nature, ou
soit, à la fin, banni de sa présence. La grâce peut nous rendre conformes à la
nature de Dieu, et c’est ce qu’elle fait. Elle donne la nature divine, de sorte
qu’il y a en nous un principe de conformité absolue avec Dieu. Mais, quant à la
conformité pratique en pensée et en acte, il faut que le cœur et la conscience
soient exercés, afin que l’intelligence du cœur, les aspirations et les désirs
habituels de la volonté soient formés d’après la révélation de Dieu, et dirigés
vers Lui continuellement.
Ch. 4 v. 18 — Salut des
croyants par la puissance de Dieu, à travers le désert
Or, si cette conformité manque, de sorte que son absence nuise au témoignage de
Dieu, Dieu qui juge son peuple et qui jugera le mal partout, intervient par les
châtiments qu’il inflige. [4:17] Le jugement commence par la maison de Dieu.
[4:18] Les justes sont difficilement sauvés. Il ne s’agit évidemment pas, ici,
de la rédemption, ni de la justification, ni de la communication de la vie :
ceux à qui Pierre s’adresse possédaient ces choses. Pour l’apôtre, le « salut »
est non seulement la jouissance actuelle du salut de l’âme, mais la pleine
délivrance des fidèles, qui aura lieu à la venue de Christ en gloire. Il a en
vue toutes les tentations, toutes les épreuves, tous les dangers par lesquels le
chrétien passe en atteignant le bout de sa carrière. Il faut toute la puissance
de Dieu, dirigée par la sagesse divine, guidant et soutenant la foi, pour faire
passer le chrétien sain et sauf au travers du désert où Satan met en œuvre tous
les ressorts de sa subtilité pour le faire périr. La puissance de Dieu
l’accomplira ; mais au point de vue humain, les difficultés sont presque
insurmontables. Or, si les justes — selon les voies de Dieu qui doit maintenir
son jugement conforme aux principes du bien et du mal dans son gouvernement, et
qui ne veut se démentir en aucune manière en agissant envers l’ennemi de nos
âmes — si les justes étaient difficilement sauvés, que deviendraient le pécheur
et l’impie ? Ce n’est pas le moyen d’échapper à ces difficultés que de se
joindre à eux. [4:19] Quand on souffrait comme chrétien, on n’avait qu’une chose
à faire, s’abandonner à Celui qui veillait sur le jugement qu’il exécutait. Car,
puisque c’était sa main, on souffrait selon sa volonté. Christ a fait ainsi.
Ch. 4 v. 19 — Voies de
Dieu envers le monde comme créateur
[4:19] Remarquez, ici, qu’il ne s’agit pas seulement du gouvernement de Dieu,
mais qu’il y a l’expression : « Comme à un fidèle Créateur ». L’Esprit de Dieu
se meut ici dans cette sphère. C’est la relation de Dieu avec ce monde, et l’âme
le connaît comme Celui qui l’a créée et qui n’abandonne pas les œuvres de ses
mains. Nous sommes sur le terrain juif : Dieu, connu dans ses rapports avec la
première création. La confiance en Lui est fondée sur Christ ; mais Dieu est
connu dans ses voies envers ce monde, et envers nous dans notre pèlerinage ici-bas
où il gouverne et juge les chrétiens, comme il jugera tout le monde.