Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1-2 — Adresse de l’épître
Ch. 1 v. 1 — Deux épîtres envoyées aux Juifs dispersés en Asie Mineure
[1:1] La première épître de Pierre est adressée aux croyants de la dispersion
d’Israël qui se trouvaient dans les provinces de l’Asie Mineure, que l’apôtre
nomme dans le premier verset ; la seconde épître déclare elle-même qu’elle est
une seconde lettre adressée aux mêmes personnes [(2 Pier. 3:1)], de sorte que
l’une et l’autre ont été destinées aux Juifs de l’Asie Mineure, à ceux du moins
parmi eux, qui avaient la même précieuse foi que l’apôtre [(2 Pier. 1:1)].
Caractère des deux
épîtres : conduite des croyants et gouvernement divin
La première épître est fondée sur la doctrine de l’appel céleste (je ne dis pas
sur la doctrine de l’Assemblée sur la terre1, qui n’est pas placée ici devant
nous), en contraste avec la part des Juifs sur la terre. Elle présente les
chrétiens, et en particulier les chrétiens d’entre les Juifs, comme pèlerins et
étrangers sur la terre [(2:11)]. La conduite qui convient à de telles personnes
est plus largement développée que la doctrine. Le Seigneur Jésus, qui fut
lui-même pèlerin et étranger ici-bas, est présenté comme modèle sous plus d’un
aspect [(2:21)]. Les deux épîtres tracent le tableau du juste gouvernement de
Dieu depuis le commencement jusqu’à la consommation de toutes choses, alors que
les éléments embrasés se fondront [(2 Pier. 3:12)], et qu’il y aura de nouveaux
cieux et une nouvelle terre où la justice habitera [(2 Pier. 3:13)]. La première
épître parle du gouvernement de Dieu en faveur des croyants ; la seconde, de ce
gouvernement en rapport avec le jugement des méchants. Cependant, en présentant
l’appel céleste, l’apôtre présente nécessairement le salut, la délivrance de
l’âme, en contraste avec les délivrances temporelles des Juifs.
1 J’ajoute ici « sur la terre », parce que l’Assemblée comme bâtie par Jésus lui-même et pas encore achevée, est mentionnée au chapitre 2 [(v. 5)], où les pierres vivantes viennent à Christ.
Ch. 1 v. 2 —
Description des croyants : élus, sanctifiés, obéissants]
Voici la description que l’Esprit donne des croyants auxquels l’épître est
adressée : [1:2] Ils sont « élus », et cela « selon la préconnaissance de Dieu
le Père ». Israël était un peuple élu par Jéhovah sur la terre [(És. 43:20)] :
ici, ce sont ceux qui ont été préconnus du Père. Le moyen par lequel Dieu
réalise son dessein de grâce, c’est la sanctification par le Saint Esprit. Les
élus sont réellement mis à part par la puissance de l’Esprit ; Israël l’était
par des ordonnances ; ceux-ci sont sanctifiés pour l’obéissance de Jésus Christ
et pour l’aspersion de son sang, c’est-à-dire, d’un côté, pour obéir comme il a
obéi, et de l’autre, pour être aspergés de son sang et être ainsi parfaitement
purs devant Dieu. Israël, au contraire, avait été mis à part pour l’obéissance
de la loi, et pour ce sang qui, en annonçant la mort comme sanction de
l’autorité de cette loi, ne pouvait jamais purifier l’âme du péché.
Ch. 1 v. 3-9 — Part et
position des croyants ici-bas
Bénédictions de Dieu connu comme Père en rapport avec Christ
Telle était la position du chrétien. [1:2] Pierre souhaite aux saints « la grâce
et la paix », part bien connue des croyants. [1:3] Il leur rappelle les
bénédictions dont Dieu les avait bénis, en bénissant Dieu qui les leur avait
accordées. Les Israélites croyants le connaissaient maintenant, non plus sous le
caractère de Jéhovah, mais comme le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Ch. 1 v. 3-4 —
Espérance et héritage du chrétien, par la résurrection de Jésus
[1:3] Ce que l’apôtre présente comme le fruit de la grâce de ce Dieu et Père,
est une espérance en dehors du monde, [1:4] et non l’héritage de Canaan
approprié à l’homme vivant sur la terre, ce qui était l’espérance d’Israël aux
jours d’autrefois, et qui est encore celle de la nation dans son incrédulité.
[1:3] La miséricorde de Dieu avait réengendré ces Juifs qui croyaient, pour une
espérance vivante, par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. [1:4]
Cette résurrection leur montrait une part dans un autre monde, et la puissance
qui y introduisait l’homme, bien qu’il eût été assujetti à la mort. L’homme
entrait là par la résurrection, par le triomphe glorieux du Sauveur, pour avoir
part à un héritage incorruptible, sans souillure et qui ne se flétrit pas.
L’apôtre ne parle pas de notre résurrection avec Christ ; il envisage le
chrétien comme pèlerin ici-bas, encouragé par le triomphe de Christ lui-même en
résurrection, qui l’animait par la conscience qu’il y avait un monde de lumière
et de bonheur devant lui, [1:5] et une puissance qui le ferait entrer dans ce
monde-là : [1:4] par conséquent, l’héritage est présenté comme « gardé dans les
cieux » (verset 4). [Éph. 2:6] Dans l’épître aux Éphésiens, nous sommes assis
dans les lieux célestes en Christ, [Éph. 1:11] et l’héritage est celui de toutes
choses, dont Christ lui-même est héritier ; mais le chrétien est aussi, de fait,
pèlerin et étranger sur la terre, [1:4] et c’est pour nous une puissante
consolation, dans notre pèlerinage, que de voir devant nous cet héritage céleste
avec la sûre garantie que nous y entrerons.
Ch. 1 v. 5 — Puissance
de Dieu gardant les siens dans tout leur chemin ici-bas
Conservation de l’héritage et garde des fidèles sur cette terre
À cela s’ajoute une autre inestimable consolation. [1:4] Si l’héritage est
conservé dans les cieux pour nous, [1:5] nous sommes gardés, par la puissance de
Dieu, le long de notre pèlerinage, pour en jouir à la fin (verset 5). Douce
pensée ! Nous sommes gardés ici-bas, à travers tous les dangers et toutes les
difficultés ; [1:4] et, d’un autre côté, l’héritage est conservé pour nous, là
où il n’y a ni souillure, ni possibilité de décadence.
Moyens moraux de la
puissance divine : soutien de la foi et grâce agissante
[1:5] Mais c’est par des moyens moraux que cette puissance nous garde (et c’est
de cette manière que Pierre parle toujours), c’est par l’action en nous de la
grâce qui fixe le cœur sur des objets qui le tiennent en relation avec Dieu et
avec ses promesses (comparer 2 Pierre 1:4). « Nous sommes gardés par la
puissance de Dieu, par la foi ». C’est, qu’il en soit béni, la puissance de Dieu
lui-même qui garde ; mais elle agit en soutenant la foi dans le cœur, en la
maintenant, en dépit de toutes les tentations, au-dessus de toute la souillure
du monde, et en remplissant les affections des choses célestes. Pierre,
toutefois, toujours occupé des voies de Dieu à l’égard de ce monde, ne voit les
croyants participer à ce salut, — à cette gloire céleste, — que lorsqu’il sera
manifesté, lorsque Dieu, par cette gloire, établira son autorité en bénédiction
sur la terre. C’est bien la gloire céleste, mais la gloire céleste manifestée
comme moyen de l’établissement du gouvernement souverain de Dieu sur la terre,
pour sa propre gloire et pour la bénédiction du monde entier.
Tout est prêt pour le
salut, comme pour le jugement
[1:5] « Le salut », tel que Pierre l’envisage, est « le salut prêt à être révélé
dans les derniers temps. » Ce mot « prêt » est important. Notre apôtre dit aussi
que le jugement est « prêt » à être révélé [(4:5)]. Christ est glorifié
personnellement ; il a vaincu tous ses ennemis ; il a accompli la rédemption. Il
n’attend qu’une chose, savoir, que Dieu mette ses ennemis pour le marchepied de
ses pieds. Il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux, parce
qu’il a accompli tout ce qu’il fallait pour glorifier Dieu, là où était le
péché. C’est le salut des âmes, le rassemblement des siens qui n’est pas encore
achevé (2 Pierre 3:9-15) ; mais une fois que tous ceux qui doivent participer à
ce salut y seront introduits, il n’y aura plus rien à attendre quant au salut,
c’est-à-dire quant à la manifestation de la gloire dans laquelle les rachetés1
paraîtront ; ni, par conséquent, quant au jugement des méchants sur la terre —
jugement qui sera consommé par la manifestation de Christ (voyez 2 Thess.
1:9-10). Tout est prêt ! Cette pensée est douce pour nous, pendant les jours de
notre patience ; mais elle est bien solennelle si l’on réfléchit au jugement.
1 La doctrine de la réunion des saints avec Jésus dans l’air, lorsqu’ils vont à sa rencontre, ne fait pas partie de l’enseignement de Pierre, non plus que celle de l’Assemblée à laquelle elle se rattache. Ce qu’il nous présente, c’est la manifestation des saints dans la gloire, parce qu’il s’occupe des voies de Dieu envers la terre, quoiqu’il le fasse en rapport avec le christianisme.
Ch. 1 v. 6-9 — Joie
dans le salut et dans la gloire qui l’accompagne
Attente du salut, avec les bénédictions de la terre et la gloire manifestée de
Christ
[1:6] Oui, comme le dit l’apôtre, nous nous réjouissons grandement dans ce salut
qui est prêt à être révélé dans les derniers temps. Nous l’attendons. C’est le
temps du repos, de la bénédiction de la terre, de la pleine manifestation de la
gloire de Celui qui est digne de cette gloire, qui a été humilié et qui a
souffert pour nous ; c’est le temps où la lumière et la gloire de Dieu en Christ
éclaireront le monde et en chasseront tout mal.
Ch. 1 v. 6-7 — Épreuves
nécessaires pour la foi en attendant l’apparition de Jésus
[1:6] Voilà notre part : joie abondante dans le salut qui va être révélé et dans
lequel on peut toujours se réjouir, bien que, si cela est nécessaire pour notre
bien, nous puissions être affligés par diverses tentations. Mais ce n’est que
pour très peu de temps, c’est une « légère tribulation d’un moment » [(2 Cor.
4:17)], et Dieu ne nous la dispense que « si cela est nécessaire », [1:7] afin
que l’épreuve précieuse de la foi « soit trouvée tourner à louange, et à gloire,
et à honneur », à l’apparition de Jésus Christ que nous attendons (versets 6-7).
C’est la fin de toutes nos peines et de toutes nos épreuves : transitoires et
légères comme elles le sont, en comparaison de l’immense résultat de la gloire
excellente et éternelle vers laquelle elles nous conduisent selon la sagesse de
Dieu et selon le besoin de nos âmes. Le cœur s’attache à Jésus : Il apparaîtra !
Ch. 1 v. 8-9 — Joie en
Jésus seul, même caché, malgré les difficultés
[1:8] Nous l’aimons, quoique nous ne l’ayons jamais vu. En Lui, quoique nous ne
le voyions pas maintenant, nous nous réjouissons d’une joie ineffable et
glorieuse (verset 8). C’est là ce qui décide, ce qui forme le cœur, ce qui le
fixe et le remplit de joie, quoi qu’il en soit de la vie ici-bas. Pour nos
cœurs, c’est Lui qui remplit cette scène de gloire. Par la grâce, je serai
glorifié, j’aurai la gloire : mais j’aime Jésus ; mon cœur aspire après sa
présence, il désire le voir. De plus nous Lui serons semblables — semblables à
Lui glorifié. L’apôtre peut bien dire : « Vous vous réjouissez d’une joie
ineffable et glorieuse ! ». Le cœur ne veut rien d’autre, [1:6] et, si quelques
légères afflictions nous sont nécessaires, nous les subissons avec joie
puisqu’elles sont un moyen de nous former pour la gloire. [1:7] Et nous pouvons
nous réjouir à la pensée de l’apparition de Christ, [1:8] car, en le recevant
dans le cœur, sans le voir, [1:9] nous recevons le salut de l’âme, objet et fin
de la foi, bien plus précieux que les délivrances temporelles dont Israël a
joui, quoiqu’elles fussent des signes de la faveur de Dieu.
Ch. 1 v. 10-13 —
Révélation de la grâce du salut aux croyants
Trois degrés de la révélation : les prophètes, le Saint Esprit, Jésus
L’apôtre poursuit en développant les trois degrés successifs de la révélation de
cette grâce du salut, — de cette pleine et entière délivrance des conséquences,
des fruits et de la misère du péché : 1° [1:10] les prophètes ; 2° [1:12] le
témoignage du Saint Esprit envoyé du ciel ; 3° [1:13] la manifestation de Jésus
Christ lui-même, quand la délivrance, déjà auparavant annoncée, sera pleinement
accomplie.
Salut de l’âme amené
par le rejet du Messie, avant Sa révélation
[1:11] Il est intéressant de voir ici, comment le rejet du Messie, selon les
espérances juives, rejet déjà anticipé et annoncé dans les prophètes, frayait
nécessairement le chemin à un salut qui amenait avec lui celui de l’âme. Jésus
étant rejeté, on ne le voyait plus ; la partie terrestre n’était pas réalisée
par sa première venue, [1:5] le salut devait être révélé dans les derniers
temps. Mais ainsi c’était un salut de l’âme dont la pleine portée serait
réalisée dans la gloire qui allait être révélée ; [1:3] car c’était la joie
spirituelle de l’âme dans un Jésus céleste qu’on ne voit pas, qui, dans sa mort,
a accompli l’expiation du péché, et qui, dans sa résurrection, a réengendré pour
une espérance vivante, selon la puissance de la vie du Fils de Dieu. [1:9] Ce
salut — cette vraie délivrance — est donc reçu par la foi. Ce n’était pas encore
la gloire et le repos extérieurs ; ce salut, envisagé ainsi, aura lieu lors de
l’apparition de Jésus ; mais, en attendant, l’âme jouit déjà, par la foi, de ce
repos parfait, et même de la gloire en espérance.
Prédiction des
prophètes, annonce de l’Esprit, et accomplissement dans la révélation de Jésus
[1:10] Or, les prophètes avaient annoncé la grâce de Dieu qui devait être
accomplie pour les croyants, et qui communique déjà maintenant à l’âme la
jouissance de ce salut annoncé d’avance ; [1:11] et ils avaient sondé leurs
propres prophéties, que Dieu leur avait communiquées par inspiration, cherchant
à comprendre quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit indiquait, lorsqu’il
témoignait d’avance des souffrances du Christ et des gloires qui devaient
suivre. Car l’Esprit parle par les prophètes des souffrances et des gloires, et,
par conséquent, annonçait plus qu’une délivrance temporelle en Israël, car le
Messie devait souffrir. [1:12] Or, il leur fut révélé que ce n’était pas pour
eux-mêmes, ni pour leur temps, mais pour les chrétiens, que l’Esprit annonçait
ces vérités à l’égard du Messie. Or les chrétiens, tout en recevant le salut de
l’âme par la révélation d’un Christ siégeant dans le ciel, après ses
souffrances, et revenant en gloire, n’ont pas reçu ces gloires révélées aux
prophètes. Ces choses ont été rapportées avec une grande et divine clarté par
l’Esprit envoyé du ciel à la suite de la mort de Jésus, mais l’Esprit ne donne
pas la gloire elle-même dans laquelle le Christ apparaîtra ; il ne fait que
l’annoncer. [1:13] Les chrétiens, par conséquent (verset 13), ont à ceindre les
reins de leur entendement, à être sobres et à espérer parfaitement dans la grâce
qui leur sera, de fait, apportée lors de la révélation de Jésus Christ. Voici
donc quels sont les trois pas successifs des voies de Dieu : 1° [1:11] la
prédiction des événements relatifs au Christ, événements qui allaient tout à
fait au delà des bénédictions juives ; 2° [1:12] les choses rapportées par
l’Esprit ; 3° [1:13] l’accomplissement des choses promises lors de la révélation
de Jésus.
Salut de l’âme en
attendant la gloire de Christ à Sa révélation
[1:13] Ce que l’apôtre présente, c’est donc une participation à la gloire de
Jésus, lorsqu’il sera révélé ; [1:10] c’est ce salut dont les prophètes ont
parlé, [1:5] et qui doit être révélé aux derniers jours. [1:3] Mais en
attendant, Dieu avait régénéré les Juifs croyants pour une espérance vivante par
la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, [1:8] et, par ses
souffrances, il leur avait fait comprendre que même maintenant, en attendant la
révélation de la gloire, en réalisant cette gloire dans la personne de Jésus,
[1:9] ils jouissaient d’un salut de l’âme, devant lequel les délivrances
d’Israël pâlissaient et pouvaient être oubliées. [1:5] Ce salut était bien le
salut « prêt à être révélé » dans toute sa plénitude ; [1:9] mais, pour le
moment, on ne le possédait que pour ce qui regardait l’âme : mais détaché de la
manifestation de la gloire terrestre, ce salut n’avait qu’un caractère d’autant
plus spirituel. [1:13] Dès lors, les croyants devaient avoir les reins ceints
pour attendre la révélation de Jésus, [1:9] et reconnaître avec actions de grâce
qu’ils possédaient le but de leur foi. Ils étaient en relation avec Dieu.
Ch. 1 v. 14-21 — Marche
pratique en accord avec ces révélations
Ch. 1 v. 14-17 — Marche des croyants ici-bas, dans l’attente de la grâce à venir
[1:12] Dieu, en annonçant ces choses par le ministère des prophètes, avait en
vue les chrétiens et non les prophètes eux-mêmes. Cette grâce devait au temps
propre être communiquée aux croyants ; mais, pour le moment, pour la foi et pour
l’âme, le Saint Esprit envoyé d’en haut, en rendait témoignage : [1:13] elle
devait être apportée « à la révélation de Jésus Christ ». [1:3] La résurrection
de Jésus Christ, qui était la garantie de l’accomplissement de toutes les
promesses et la puissance de vie pour en jouir, avait régénéré ceux qui
croyaient, pour une espérance vivante ; mais le droit de jouir de l’effet de la
promesse était fondé sur une autre vérité : les exhortations de l’apôtre nous y
conduisent. [1:14] Les croyants devaient marcher comme des enfants obéissants,
et ne plus suivre les convoitises qui les avaient conduits dans le temps de leur
ignorance. [1:15] Appelés par Celui qui est saint, ils devaient être saints dans
toute leur conduite, [1:16] comme il est écrit. [1:17] De plus, s’ils
invoquaient le Père qui, sans avoir égard à l’apparence, juge selon les œuvres
de chacun, ils devaient passer le temps de leur séjour ici-bas dans la crainte (versets
14-17).
Ch. 1 v. 17-19 —
Crainte dans la marche ici-bas, selon le prix immense de notre rachat
Remarquez qu’il n’est pas question ici du jugement final de l’âme. Dans ce sens,
« le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils » [(Jean
5:22)] ; il s’agit du jugement journalier du gouvernement de Dieu dans ce monde
à l’égard de ses enfants. [1:17] Aussi est-il dit : « Conduisez-vous avec
crainte pendant le temps de votre séjour ici-bas ». C’est un jugement qui
s’applique à la vie chrétienne. La crainte de laquelle l’apôtre parle, n’est pas
une incertitude à l’égard du salut et de la rédemption : c’est une crainte
fondée sur la certitude qu’on est racheté ; [1:19] et le prix immense, la valeur
infinie du moyen employé pour nous racheter, savoir, le sang de l’Agneau sans
défaut et sans tache, est le motif pour craindre durant notre pèlerinage. [1:18]
Nous avons été rachetés de notre vaine conduite, au prix du sang de Jésus ;
pouvons-nous donc encore marcher selon les principes dont nous avons été ainsi
délivrés ? [1:17] Un tel prix pour nous délivrer demande que nous marchions avec
circonspection et sérieux devant le Père, avec lequel, comme privilège et
relation spirituelle, nous désirons avoir à faire.
Ch. 1 v. 20-21 — Croire
en Dieu par Jésus, par la foi en Lui
L’apôtre, ensuite, applique aux chrétiens cette vérité du rachat. [1:20]
L’Agneau avait été ordonné dans les conseils de Dieu avant que le monde fût,
mais Il a été manifesté dans les derniers jours pour les croyants, [1:21] et ils
sont présentés dans leur vrai caractère. Ils croient en Dieu par Jésus, par cet
Agneau. Ils ne croient pas en Lui par la création. Quoique celle-ci soit un
témoignage de sa gloire [(Ps. 19:1)], elle ne donne aucun repos à la conscience
et ne lui parle pas d’une place dans le ciel. Ils ne croient pas en Dieu non
plus par la Providence qui, dirigeant tout, laisse encore le gouvernement de
Dieu dans une obscurité si profonde ; ils ne croient pas par la révélation de
Dieu sur la montagne de Sinaï, sous le nom de Jéhovah, et par la frayeur qui se
rattache à une loi violée, — mais ils croient par Jésus, l’Agneau de Dieu.
Remarquez qu’il n’est pas dit : « Qui croyez en Lui », mais « qui, par Lui,
croyez en Dieu ». Nous connaissons Dieu comme celui qui, lorsque nous étions
pécheurs et morts dans nos fautes et dans nos péchés [(Éph. 2:1)], nous a aimés,
nous a donné ce précieux Sauveur afin qu’il descendît jusque dans la mort où
nous étions, qu’il prît part à notre position comme placé sous ce jugement, et
qu’il mourût comme l’Agneau de Dieu. [1:21] Nous croyons en Dieu qui, par sa
puissance, lorsque Jésus était sous l’effet de ce jugement, dans la mort pour
nous, à notre place, l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire.
C’est donc en un Dieu Sauveur, en un Dieu qui exerce sa puissance en notre
faveur, que nous croyons par Jésus, de sorte que notre foi et notre espérance
sont « en Dieu » ; non pas en quelque chose qui soit devant Dieu, mais en Dieu
lui-même. Où donc y aurait-il une cause de crainte et de défiance à l’égard de
Dieu, si notre foi et notre espérance sont en Lui ? Cela change tout. L’aspect
sous lequel nous considérons Dieu est entièrement changé, et ce changement est
fondé sur ce qui établit la justice de Dieu en nous acceptant comme purifiés de
tout péché, sur l’amour de Dieu en nous bénissant parfaitement en Jésus que sa
puissance a ressuscité et glorifié — puissance selon laquelle il nous bénit.
Notre foi et notre espérance sont en Dieu lui-même.
Ch. 1 v. 22-25 — Vie
selon la nouvelle nature reçue de Dieu
Ch. 1 v. 22 — Amour découlant de l’intimité des rachetés de Dieu
[1:22] Cela nous place dans une relation des plus intimes avec les autres
rachetés. Objets du même amour, lavés dans le même précieux sang, rachetés par
le même Agneau, ils deviennent, pour ceux qui ont le cœur purifié par la
réception de la vérité par l’Esprit, les objets d’un tendre amour fraternel,
d’un amour sans feinte : ils sont nos frères. Sachons donc nous aimer les uns
les autres ardemment, d’un cœur pur !
Ch. 1 v. 23-25 —
Relations fondées sur la nouvelle nature reçue par la Parole
[1:23] Mais cette relation et les exhortations de l’apôtre qui en découlent,
sont fondées sur un autre principe essentiel et vital : c’est une nouvelle
nature qui est active dans cette affection. [1:19] Si nous sommes rachetés par
le précieux sang de l’Agneau sans tache, [1:23] nous sommes nés de la semence
incorruptible de la parole de Dieu, qui vit et demeure éternellement ; [1:24]
car toute chair est comme l’herbe, la gloire de l’homme comme la fleur de
l’herbe : l’herbe se flétrit, sa fleur tombe, [1:25] mais la parole du Seigneur
demeure éternellement. C’est là la parole de l’Évangile qui nous a été prêchée.
Cette semence de la Parole est un principe éternel de bénédiction. [1:23] Le
croyant n’est pas né selon la chair pour jouir de droits et de privilèges
temporaires, comme un Juif, mais il est né d’une semence incorruptible, d’un
principe de vie inaltérable comme la parole de Dieu lui-même. Le prophète ne le
disait-il pas au peuple de Dieu en le consolant [(És. 40:7-8)] ? [1:24] La
chair, la nation elle-même n’était que comme l’herbe séchée. [1:25] Dieu ne
change pas, et la Parole qui assure, par son immuable certitude, les
bénédictions divines aux objets de la faveur de Dieu, opère dans le cœur pour
produire une vie éternelle et incorruptible, comme la Parole qui en est la
source.