Chapitre 13
Ch. 13 v. 1-3 — L’amour donné de Dieu est tout ce qui compte
[13:1] On pouvait posséder toutes les langues, [13:2] la prophétie, la
connaissance des mystères, la foi qui transporte des montagnes ; [13:3] on
pouvait donner toutes ses possessions pour nourrir les pauvres, et livrer son
corps pour être brûlé, [13:2] si l’on n’avait pas l’amour, on n’était rien.
L’amour est la conformité à la nature de Dieu, l’expression vivante de ce que
Dieu est, la manifestation d’une participation à sa nature : on agit, on sent
d’après la nature de Dieu. Cet amour se développe en rapport avec les autres ;
mais les autres ne sont pas le motif de son activité, quoiqu’ils en soient
l’objet. L’amour a sa source au dedans de celui en qui il agit ; sa force est
indépendante des objets dont il s’occupe, et c’est ainsi qu’il peut agir là où
les circonstances pourraient produire dans le coeur de l’homme l’irritation ou
la jalousie. Il agit d’après sa propre nature dans les circonstances où il se
trouve placé ; et en les considérant selon cette nature, les circonstances
n’agissent pas sur l’homme qui est plein d’amour, sauf en tant qu’elles
fournissent l’occasion de son activité et qu’elles en dirigent la forme. L’amour
est son propre motif à lui-même ; en nous, la participation à la nature divine
est son unique source. La communion avec Dieu lui-même est seule ce qui soutient
l’amour à travers toutes les difficultés qu’il doit surmonter dans son chemin.
Cet amour est l’opposé de l’égoïsme et de la recherche de soi-même, et les
exclut ; il cherche le bien d’autrui, de même que (quant au principe) Dieu l’a
cherché pour nous en grâce (voyez Éph. 4:32 ; 5:1, 2). Quelle puissance que cet
amour pour éviter le mal en soi-même, pour tout oublier afin de faire le bien.
Ch. 13 v. 4-7 — Les
caractères de l’amour
Il est digne de remarque que les qualités de l’amour divin sont presque
entièrement d’un caractère passif. [13:4-5] Les huit premières indiquées par
l’Esprit sont l’expression de l’abnégation de soi-même. [13:6] Les trois qui
suivent marquent la joie que l’amour trouve dans le bien, ce qui délivre aussi
de la tendance de la nature humaine à supposer le mal ; tendance si naturelle au
coeur humain à cause du fond de mal qui se trouve dans le coeur et du mal dont
on fait l’expérience dans ce monde. [13:7] Les quatre derniers caractères
indiqués par l’apôtre montrent l’énergie positive de l’amour qui, source de
toute bonne pensée, croit au bien par le ressort puissant de la nature divine
quand il ne voit pas ce bien, et supporte le mal quand il le voit, en le
couvrant par le support et la patience. L’amour ne veut pas mettre le mal au
jour, mais il l’ensevelit dans la profondeur de cette nature qui aime,
profondeur dont on ne trouve pas le fond parce que l’amour ne change pas, et que
les pensées qui voudraient produire le mal au grand jour, ne trouvent jamais
place en lui. On ne trouve que l’amour, là où il est réel et où il s’exerce ;
car les circonstances ne sont qu’une occasion pour le mettre en exercice et le
montrer. [13:8] L’amour est toujours lui-même, et c’est l’amour qui s’exerce et
se déploie. C’est cet amour qui remplit la pensée ; toute chose extérieure n’est
qu’un moyen de réveiller l’âme pour l’exercice de l’amour lorsqu’elle demeure
dans cet amour. C’est là le caractère divin. Sans doute le temps du jugement
viendra, mais nos rapports avec Dieu sont en grâce : l’amour est la nature de
Dieu ; c’est maintenant le temps de son exercice : nous représentons Dieu sur la
terre en témoignage.
Ch. 13 v. 8-12 —
L’amour reproduit la nature divine en nous
Dans tout ce qui est présenté de l’amour dans notre chapitre, on trouve la
reproduction de la nature divine, [13:5] sauf que ce qui est dit n’exprime que
le renoncement à l’égoïsme de la chair en nous. [13:8] Or la nature divine ne
change pas, et est permanente : l’amour demeure donc toujours. Les
communications venant de la part de Dieu, les moyens par lesquels elles sont
faites, la connaissance comme nous pouvons la posséder ici-bas [13:9] et selon
laquelle nous ne saisissons que partiellement la vérité, bien que toute la
vérité nous soit révélée, [13:10] en un mot tout ce qui a le caractère d’être «
en partie » passe. [13:9] Ici-bas nous saisissons la vérité en détail, de sorte
que nous n’en avons jamais l’ensemble à la fois, le caractère de notre
connaissance étant de saisir chaque vérité à part : par conséquent tout ce genre
de connaissance passe. [13:8] L’amour ne passera pas. [13:11] L’enfant apprend,
il se réjouit aussi dans ce qui l’amuse ; homme fait, il lui faut des choses
selon l’intelligence qu’il a comme homme fait. [13:8] Il en est ainsi des
langues et des dons pour l’édification de l’assemblée. [13:12] Au reste le temps
vient où l’on connaîtra comme on a été connu, non par les communications des
vérités à une capacité qui saisit la vérité dans ses diverses parties, mais où
on la comprendra comme un tout dans son unité.
Ch. 13 v. 13 — L’amour,
nature de Dieu, est plus excellent que tout ce qui se rattache à l’homme
[13:13] Or l’amour subsiste déjà ; la foi et l’espérance existent aussi. Non
seulement celles-ci doivent passer, mais même maintenant ici-bas ce qui est de
la nature de Dieu est plus excellent que ce qui se rattache à la capacité de la
nature humaine, même lorsqu’elle est éclairée de Dieu et qu’elle a pour objet la
gloire révélée de Dieu.