Chapitre 11
Ayant donné ces règles, en réponse à des questions de détails, Paul va traiter
maintenant ce qui concerne la présence et l’action de l’Esprit Saint, ce qui
introduit aussi la question de la conduite qui convient aux chrétiens dans les
assemblées.
Ch. 11 v. 1-16 — Les
femmes doivent prier avec la tête couverte
Ramener toutes choses à l’ordre divin
Remarquez ici comment l’apôtre base ses réponses à l’égard des détails, sur les
principes fondamentaux et les plus élevés. C’est ce que fait le christianisme
pour tous les sujets qu’il traite (comp. Tite 2:10-14). Il introduit Dieu et la
charité, en mettant l’homme en relation avec Dieu lui-même. Nous en avons un
exemple frappant dans ce qui suit. [11:5] Il s’agissait de donner une direction
pour les femmes : elles ne devaient pas prier sans avoir la tête couverte.
[11:7] Pour décider cette question simplement de décence et de convenance, Paul
expose la relation des dépositaires de la gloire de Dieu avec Dieu, [11:8] et
l’ordre de leur relation1, [11:10] et il introduit les anges auxquels les
chrétiens, qui leur sont en spectacle, doivent montrer l’ordre selon la pensée
divine. [11:3] La tête ou le chef de la femme, c’est l’homme — le chef de
l’homme, le Christ — le chef du Christ, Dieu (v. 3). Voilà l’ordre du pouvoir en
remontant jusqu’à Celui qui est suprême. [11:9] Ensuite, pour ce qui est des
relations de la femme et de l’homme entre eux, l’homme n’est pas fait pour la
femme, mais la femme pour l’homme ; [11:10] puis pour ce qui est des relations
de la femme avec les autres créatures intelligentes et conscientes de l’ordre
des voies de Dieu, la femme doit être couverte à cause des anges, spectateurs
des voies de Dieu dans l’économie de la rédemption et de l’effet que cette
merveilleuse intervention a dû produire. [1 Tim. 2:14] À ces choses la Parole
ajoute ailleurs (voyez la note précédente) relativement à ce qui est arrivé dans
le paradis, que ce n’est pas l’homme qui a été trompé, mais que c’est la femme
qui, ayant été trompée, a été la première dans la transgression ; [11:8] et le
passage que nous étudions nous rappelle, par rapport à la création, que l’homme
n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme (v. 8) ; [11:11]
cependant l’homme n’est pas sans la femme, ni la femme sans l’homme, dans le
Seigneur, [11:12] mais toutes choses sont de Dieu (v. 11, 12). Or tout cela est
dit pour régler une question de modestie à l’égard de la conduite des femmes,
lorsqu’en priant celles-ci étaient devant les yeux des autres2. [11:7] Le
résultat, pour ce qui concerne les détails, est donc que l’homme devait avoir la
tête découverte, parce qu’il représentait l’autorité, et qu’il était, sous ce
rapport, revêtu, quant à sa position, de la gloire de Dieu dont il était l’image
; [11:10] la femme, au contraire, devait avoir la tête couverte comme signe de
son assujettissement à l’homme ; c’était le signe du pouvoir auquel elle était
soumise ; [11:11] toutefois l’homme ne pouvait se passer de la femme, ni la
femme de l’homme. [11:14] L’apôtre en appelle enfin au témoignage fourni par
l’ordre de la création même, [11:15] d’après lequel la chevelure de la femme est
la gloire et l’ornement de celle-ci, et montre en contraste avec la chevelure de
l’homme, que la femme n’est pas faite pour se montrer avec la hardiesse de
l’homme devant tout le monde. Donnée comme un voile, la chevelure de la femme
montre que la modestie, la soumission — une tête couverte qui se cache ainsi
dans cette soumission et dans cette modestie — est la vraie position de la
femme, et sa gloire distinctive. [11:16] Du reste, si quelqu’un voulait
contester, ni l’apôtre, ni les assemblées, n’admettaient la coutume que la femme
eût la tête découverte (v. 16).
1 En 1 Tim. 2:11-15, l’effet moral des circonstances de la chute est introduit comme donnant à la femme sa vraie place dans l’Assemblée par rapport à l’homme.
2 Nous ne sommes pas encore arrivés à la question de l’ordre dans l’Assemblée.
La chute n’altère en
rien ce que Dieu a établi
[11:9] Remarquez encore ici que quelle que soit la chute de l’homme, l’ordre
divin dans la création ne perd jamais sa valeur comme expression de la pensée de
Dieu, et c’est pour cela aussi qu’en parlant de l’homme tel qu’il est, il est
dit dans l’épître de Jacques, que l’homme a été fait à la ressemblance de Dieu
[(Jac. 3:9)]. Pour ce qui regarde son état moral, l’homme, maintenant qu’il a la
connaissance du bien et du mal, doit naître de nouveau, être créé en justice et
en vraie sainteté, afin d’être l’image de Dieu maintenant révélé en Christ, mais
sa position dans le monde comme centre et chef de toutes choses, ce qu’aucun
ange n’a été, est la pensée de Dieu lui-même, aussi bien que la position de la
femme, compagne de la gloire de l’homme, mais soumise à l’homme. Cette pensée de
Dieu sera glorieusement accomplie en Christ et, à l’égard de la femme, dans
l’Assemblée, mais elle reste toujours vraie dans les relations elles-mêmes, qui
sont l’ordre constitué de Dieu, ordre qui est toujours juste parce qu’il est
l’ordre divin, car l’ordonnance de Dieu crée l’ordre, quoique sans doute sa
sagesse et sa perfection se déploient dans cet ordre.
L’ordre de la création
[11:3] Le lecteur remarquera que cet ordre dans la création, ainsi que l’ordre
qui est établi dans les conseils de Dieu à l’égard de la femme, de l’homme, de
Christ et de Dieu lui-même, [11:10] et le fait que les hommes (au moins les
chrétiens sous la rédemption) sont un spectacle pour les anges (comp. 4:9), sont
des sujets du plus haut intérêt, que je ne puis qu’indiquer en passant1.
1 Le premier chapitre de la Genèse nous présente l’homme ayant dans la création sa place donnée par Dieu le Créateur ; dans le second chapitre, nous avons sa relation avec l’Éternel Dieu, relation où il était placé en rapport avec Lui, puis celle de la femme avec lui-même.
Ch. 11 v. 17-22 — Les
divisions dans l’assemblée de Corinthe
[11:18] L’apôtre s’occupe ensuite de leurs assemblées (v. 17 et suivants).
[11:2] Au v. 2, il avait loué les Corinthiens de ce qu’ils se souvenaient de ce
qui le concernait et gardaient ses ordonnances telles qu’il les avait données ;
[11:17] mais sur ce point de leurs assemblées, Paul ne pouvait pas faire de même
: [11:18] elles manifestaient un esprit de division. Cela tenait à la différence
de condition entre les riches et les pauvres, mais cet esprit donnait lieu
encore, à ce qu’il paraît, à d’autres divisions ; [11:19] du moins d’autres
divisions étaient-elles nécessaires pour manifester ceux qui étaient vraiment
approuvés de Dieu. Or ces divisions avaient le caractère de sectes, c’est-à-dire
d’opinions particulières qui partageaient les chrétiens de la même assemblée, de
l’Assemblée de Dieu, en écoles hostiles l’une à l’autre, [11:20] lors même
qu’ils prenaient la cène ensemble, si toutefois on peut dire qu’ils la prissent
ensemble : [11:22] ensuite les jalousies qui avaient surgi entre les riches et
les pauvres, tendaient à nourrir la séparation sectaire. [11:21] J’ai fait
remarquer que l’on pouvait à peine dire qu’ils rompissent le pain ensemble, car
chacun prenait soin de manger son souper avant que les autres mangeassent et
quelques-uns avaient faim, tandis que les autres mangeaient leur soûl. [11:20]
Ce n’était pas là vraiment manger la cène du Seigneur.
Ch. 11 v. 23-32 — La
cène du Seigneur
Ch. 11 v. 23-26 — L’ordonnance de la cène
L’apôtre, guidé par l’Esprit Saint, saisit cette occasion pour faire connaître
quelle est la nature et la portée de l’ordonnance de la cène. [11:23] On peut
remarquer ici que le Seigneur avait donné connaissance de cette institution à
l’apôtre par une révélation particulière. [11:26] Cela prouve l’intérêt qui se
rattache à la cène1 et montre que celle-ci est une partie des pensées du
Seigneur quant à l’ensemble de la marche chrétienne, et qu’il y attache de
l’importance en vue de l’état de nos affections spirituelles et de notre
condition morale individuellement, ainsi que de celles de l’Assemblée. Dans la
joie de la liberté chrétienne, au milieu des effets puissants de la présence de
l’Esprit Saint, de l’exercice des dons par lesquels l’Esprit se manifestait dans
l’Assemblée, la mort du Seigneur, son corps offert, étaient rappelés et comme
rendus présents à la foi, comme base et fondement de toutes les pensées et de
tout le culte chrétien. La mort du Seigneur, cet acte d’amour, ce fait simple et
solennel, faible et nul en apparence, gardait toute sa valeur : le corps du
Seigneur avait été offert pour nous ! — fait immense auquel l’Esprit Saint
lui-même devait rendre témoignage, et qui devait garder toute son importance
dans le coeur du chrétien et être le fondement et le centre de l’édifice de
l’Assemblée. [11:24] Quelle que fût la puissance qui brillât dans l’Assemblée,
le coeur était ramené à ce fait : le corps du Seigneur lui-même avait été
offert2, la bouche de Jésus lui-même avait réclamé notre souvenir. L’équilibre
moral résultant de la place que tient la cène, est très important pour les
saints. La puissance et l’exercice des dons n’agissent pas nécessairement sur la
conscience et le coeur de ceux à qui ils sont confiés, et ne le font pas
toujours chez ceux qui jouissent de leur manifestation. Et quoique Dieu soit là
et que sa présence soit sentie quand nous sommes en bon état, cependant c’est
l’homme qui parle et qui agit sur les autres : l’homme est en vue. Dans la cène
du Seigneur, le coeur est ramené à un point où il est dans une dépendance
complète, où l’homme n’est rien, où Christ et son amour sont tout, où le coeur
est exercé, et où la conscience se rappelle qu’elle a dû être purifiée et
qu’elle a été purifiée par l’oeuvre de Christ, et que nous dépendons d’une
manière absolue de cette grâce. Les affections aussi sont en plein exercice, il
est important de s’en souvenir.
1 Cela se rattache aussi au fait que la cène est l’expression de l’unité du corps — vérité spécialement commise à l’apôtre Paul. D’un autre côté, il n’avait pas été envoyé pour baptiser [(1:17)]. Le baptême était simplement l’admission dans la maison déjà formée, et l’apôtre y était entré comme d’autres par cette voie.
2 Je ne dis pas « rompu » ; les meilleurs manuscrits omettent ce mot ; mais c’est le mémorial d’un Christ mis à mort, et de son précieux sang versé pour nous.
L’importance de la
signification de la cène quant à l’assemblée
[11:30] Les conséquences résultant chez les Corinthiens de l’oubli qu’ils
faisaient de la portée de la cène, confirmaient l’importance de l’institution,
et montraient combien le Seigneur voulait qu’on y prît garde. — L’apôtre va
parler de la puissance de l’Esprit de Dieu, manifestée dans ses dons, et donner
les règles nécessaires pour maintenir l’ordre et pour pourvoir à l’édification
dans les cas où ces dons étaient exercés dans l’assemblée ; mais avant d’entrer
dans ce sujet, il place la cène comme le centre moral et l’objet de l’assemblée.
La cène, mémorial d’un
Christ mort
Le souvenir d’un Christ mort, mais maintenant ressuscité
Signalons quelques-unes des pensées de l’Esprit en rapport avec l’ordonnance de
la cène. [11:23] Paul rattache les affections à la cène de la manière la plus
forte : « Car moi, j’ai reçu du Seigneur, dit-il, ce qu’aussi je vous ai
enseigné : c’est que le Seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain…
». C’est dans cette même nuit où Jésus est trahi, qu’il a laissé ce mémorial de
ses souffrances et de son amour. [11:24] Comme l’agneau de Pâque rappelait la
délivrance qu’avait procurée à Israël le sacrifice offert en Égypte, ainsi la
cène rappelle le sacrifice de Christ. Jésus est dans la gloire, l’Esprit est
donné, mais on doit se souvenir de Lui. Dans ce mémorial, son corps offert est
l’objet placé devant les coeurs. Remarquez ces paroles : « Faites ceci en
mémoire de moi. » Le Christ dont nous nous souvenons, n’est pas un Christ tel
qu’il existe maintenant, la cène n’est pas la réalisation de ce qu’il est : —
cela n’est pas un souvenir ; le corps de Jésus est maintenant glorifié. La cène
est un souvenir de ce que Jésus a été sur la croix, l’objet qui y est représenté
est un corps immolé, un sang versé, et non pas un corps glorifié. Cependant ce
mémorial est célébré par ceux qui sont maintenant unis à Lui dans la gloire où
il est entré. Comme ressuscités et associés avec Lui dans la gloire, ils
regardent en arrière à cette oeuvre bénie d’amour, et à son amour qui, par elle,
leur a donné une place là où il est. [11:25] Ils boivent aussi de la coupe en
mémoire de Lui, dont le sang a été répandu. [11:26] En un mot, la cène nous
rappelle le Christ envisagé comme mort : un tel Christ n’existe pas maintenant.
Celui qui est mort est
le Seigneur, auquel les affections s’attachent
[11:26] Remarquez aussi que la cène est instituée pour être le souvenir de
Christ lui-même : c’est ce qui nous attache à Lui. Cela ne nous rappelle pas
seulement la valeur de son sacrifice, mais nous attache à Lui-même ; c’est le
souvenir que le Seigneur nous donne de lui-même dans la circonstance où son
amour s’est manifesté de la manière la plus touchante et la plus parfaite.
Ensuite si c’est un Christ mort que la cène nous rappelle, l’apôtre nous fait
voir qui est celui qui est mort ? « Car toutes les fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur… » (v. 26).
Impossible de trouver un rapprochement plus important que celui qui est renfermé
dans ces deux mots : la mort du Seigneur. — Que de choses comprises dans ce
fait, que celui qui s’appelle le Seigneur est mort ! Que d’amour, que
d’intentions, quelle efficacité, quels résultats ! Le Seigneur lui-même s’est
livré pour nous : nous célébrons sa mort !
La mort de Jésus, fin
de l’ancienne alliance avec l’homme
En même temps la mort du Seigneur est la fin des relations de Dieu avec le monde
sur le pied de la responsabilité de l’homme — sauf le jugement. Cette mort a
rompu tout lien, a démontré l’impossibilité d’un lien quelconque entre Dieu et
l’homme enfant du premier Adam. On annonce cette mort jusqu’à ce que le Seigneur
rejeté revienne pour établir de nouveaux liens d’associations en nous recevant à
Lui pour avoir part à ces liens. C’est cette vérité si importante que nous
annonçons dans la célébration de la cène. [11:25] Outre cela, le rite lui-même
est une déclaration que le sang sur lequel la nouvelle alliance est fondée, est
déjà répandu : elle est établie sur ce sang.
Ch. 11 v. 27-32 — La
solennité de la cène et le jugement qui s’y rapporte
La cène du Seigneur est pour le cœur et les affections des siens
Je ne veux pas dépasser ce que présente le passage qui nous occupe : le but de
l’Esprit de Dieu n’est pas ici de présenter l’efficacité de la mort de Jésus,
mais ce qui attache le coeur à Lui lorsqu’on se souvient de sa mort, et la
signification du rite. [11:26] C’est d’un Christ mort, d’un Christ trahi qu’on
se souvient ; [11:24] le corps offert est comme devant les yeux des assistants,
[11:25] le sang répandu du Sauveur réclame les affections de leurs coeurs.
[11:27] On est coupable du mépris de ces choses précieuses, si l’on prend part
au rite d’une manière indigne (v. 27 et suivants). Dans cette ordonnance de la
cène, le Seigneur lui-même, de la manière la plus touchante et au moment même où
il était trahi, a arrêté nos pensées sur son corps offert et sur son sang
répandu.
La discipline de Dieu
sur ceux qui méprisent la cène
[11:29] Mais si Christ attire l’attention du coeur sur les faits que la cène
rappelle, la discipline aussi s’exercera solennellement en rapport avec ce rite
: [11:27] le châtiment de Dieu tombera sur ceux qui méprisent le corps et le
sang du Seigneur en y prenant part avec légèreté. [11:30] Ainsi plusieurs
d’entre les Corinthiens étaient devenus malades et faibles, et plusieurs
s’étaient endormis, c’est-à-dire étaient morts.
La dignité et le
jugement de soi-même pour participer à la cène
[11:28] Il ne s’agit pas de s’enquérir si l’on est digne de participer à la cène
; [11:27] ce qui est blâmé ici, c’est qu’on y participe d’une manière indigne.
[11:28] Tout chrétien, à moins d’un péché qui l’exclue, est digne de participer
à la cène, parce qu’il est chrétien ; [11:29] mais il peut arriver à tout
chrétien d’y aller sans se juger ou sans apprécier, comme il le doit, ce que la
cène lui rappelle, et ce que Christ a rattaché à l’institution : en agissant
ainsi, il n’a pas fait la différence entre le corps du Seigneur et un repas
ordinaire, et en ne le faisant pas, [11:31] il n’a pas jugé le mal qui était en
lui. Dieu ne peut pas nous laisser ainsi dans l’insouciance : si le croyant se
juge lui-même, le Seigneur ne le juge pas ; [11:32] si nous ne nous jugeons pas,
le Seigneur juge ; mais lorsque le chrétien est jugé, il est châtié par le
Seigneur afin qu’il ne soit pas condamné avec le monde (v. 31, 32).
Le gouvernement du
Seigneur sur les siens — La communion
[11:32] Ces voies du Seigneur en châtiment, sont des actes du gouvernement de
Dieu confié aux mains du Seigneur qui juge sa propre maison, vérité importante
et trop oubliée ! Sans doute, le résultat de tout est selon les conseils de Dieu
qui déploie dans ce gouvernement, toute sa sagesse, sa patience et la justice de
ses voies ; mais ce gouvernement est réel. Dieu veut le bien de son peuple à la
fin, mais il veut la sainteté, un coeur dont l’état réponde à ce qu’il a révélé
(et il s’est révélé Lui-même), et une marche qui en soit l’expression. L’état
normal du chrétien, c’est la communion avec Dieu, avec le Père et avec son Fils
Jésus, selon la puissance de ce qui a été révélé ; si en pratique on manque à la
sainteté, on ne marche pas avec Dieu, la communion est perdue et ainsi la force
pour glorifier Dieu, force qui ne se trouve nulle part ailleurs que dans cette
communion. [11:31] Mais si l’on se juge, il y a restauration ; le coeur étant
purifié du mal en jugeant ce mal, la communion est rétablie. [11:32] Si l’on ne
se juge pas, il faut que Dieu intervienne et qu’il corrige et purifie par la
discipline, discipline qui peut aller jusqu’à la mort (voyez Job 34 et 36 ; 1
Jean 5:16 ; Jacques 5:14, 15).
Le jugement de soi-même
: la marche dans la lumière divine
[11:31] Il nous reste encore une ou deux remarques à faire. « Se juger soi-même
» n’est pas rendu dans le grec par le même mot que « être jugé » de la fin du
verset, qui veut dire « être jugé du Seigneur ». Le mot employé pour exprimer le
premier de ces deux actes est le même que celui qui est employé, lorsqu’il est
dit au v. 29 : « ne distinguant pas le corps ». Ainsi ce que nous avons à faire
en allant à la cène, n’est pas seulement de juger un mal commis, mais de
discerner notre état tel qu’il est manifesté dans la lumière et de marcher dans
la lumière comme Dieu lui-même est dans la lumière. C’est cette marche dans la
lumière qui nous empêche de tomber dans le mal, en actes ou en pensée : ensuite,
si nous y sommes tombés, il ne suffit pas de juger l’acte, il nous faut nous
juger nous-mêmes, juger l’état du coeur, la tendance, la négligence qui nous a
fait tomber dans le mal, en un mot, ce qui n’est pas communion avec Dieu ou qui
empêche cette communion. C’est ainsi que le Seigneur en a agi avec Pierre : il
ne lui a pas reproché sa faute, il en a jugé la racine.
[11:32] De plus, l’Assemblée doit pouvoir discerner les voies de Dieu dans ces châtiments. Dieu agit en châtiant, comme nous l’avons vu dans Job ; mais les saints ont la pensée de Christ par l’Esprit de Christ, et ils doivent discerner leur propre condition.
La mort de Christ et le
péché
[11:26] Le fondement et le centre de tout cela est la position dans laquelle
nous sommes vis-à-vis de Christ dans la cène, centre visible de communion et
expression de la mort de Christ, dans laquelle le péché, tout péché, a été jugé.
Or nous sommes en rapport avec ce saint jugement du péché : il est notre
portion. On ne peut pas mêler la mort de Christ avec le péché. Cette mort est,
quant à sa nature et à son efficacité, ce dont le plein résultat sera manifesté
à la fin, la totale abolition du péché : elle est la négation divine du péché. «
Christ est mort au péché » [(Rom. 6:10)], et cela en amour pour nous. Cette mort
est la sainteté absolue de Dieu rendue sensible et qui nous est exprimée dans ce
qui a eu lieu à l’égard du péché ; sous ce rapport elle est le dévouement absolu
à Dieu pour sa gloire. [11:27] Apporter le péché ou la négligence à ce qui
rappelle cette mort, c’est profaner la mort de Christ, qui est mort plutôt que
de laisser le péché subsister devant Dieu. Nous ne pouvons être condamnés avec
le monde, parce que Christ est mort, et qu’il a aboli le péché pour nous ; mais
apporter le péché à ce qui représente la mort même de Christ, où il a souffert
pour le péché, est une chose qui ne saurait être supportée. Dieu revendique ce
qui est dû à la sainteté et à l’amour d’un Christ qui a laissé sa vie pour ôter
le péché. [11:28] On ne peut pas, comme la chair le suggérerait, se tenir loin :
ce serait accepter le péché et abandonner la confession de la valeur de la mort
de Christ ; on s’examine et on va à la cène ; on rétablit dans la conscience les
droits de la mort de Christ — car tout est pardonné et expié, quant à la
culpabilité — et l’on va reconnaître ces droits comme preuve de la grâce infinie.
Le monde est condamné ; le péché chez le chrétien est jugé, il n’échappe ni à l’oeil, ni au jugement de Dieu. Dieu ne permet jamais le péché ; il en purifie le croyant en le châtiant, quoiqu’il ne le condamne pas, parce que Christ a porté ses péchés, et a été fait péché pour lui. Ainsi la mort de Christ forme le centre de communion dans l’Assemblée et la pierre de touche de la conscience : [11:26] et, pour ce qui regarde l’Assemblée, c’est dans la cène que se trouve l’application de cette vérité.