Chapitre 9
Ch. 9 v. 1-23 — La conduite de Paul dans son ministère, et ses droits
L’apôtre, nous le voyons, était en butte à des accusations de la part de faux
docteurs qui insinuaient que son évangélisation et ses travaux avaient un motif
intéressé, et que, profitant du dévouement des chrétiens, il prenait leurs biens.
[9:1] Il parle donc de son ministère. Il déclare ouvertement qu’il est apôtre,
témoin oculaire de la gloire du Christ, ayant vu le Seigneur. [9:2] Au reste,
s’il n’était pas apôtre pour d’autres, certes il l’était pour les Corinthiens,
car il avait été le moyen de leur conversion. [9:14] Or la volonté du Seigneur
était que ceux qui prêchaient l’Évangile, vécussent de l’Évangile. [9:5] De plus
Paul avait le droit de mener avec lui une soeur comme sa femme, ainsi que
faisaient Pierre et les frères du Seigneur : [9:12] cependant il n’avait pas usé
de ce droit. [9:16] Obligé par l’appel du Seigneur à prêcher l’Évangile, malheur
à lui s’il y manquait (v. 16). [9:15] Sa gloire était de le faire gratuitement,
de manière à ôter toute occasion à ceux qui en cherchaient ; [9:19] car
quoiqu’il fût en liberté à l’égard de tous, il s’était fait serviteur de tous
afin d’en gagner autant qu’il pouvait. [9:20] Remarquez ici que c’était dans son
service que l’apôtre s’accommodait à tous ; il ne s’accommodait pas au monde
pour faire cesser le scandale de la croix : il mettait la croix clairement en
avant (chap. 2:2) ; mais en la prêchant, il s’adaptait à la capacité religieuse
et à la forme des pensées des uns et des autres, afin de trouver accès pour la
vérité dans les esprits, [9:21] et il agissait de même dans sa manière de vivre
parmi eux. [9:22] Ce n’était pas l’égoïsme qui s’épargnait sous prétexte de
gagner les autres : par la force de sa charité, Paul faisait abnégation de
lui-même en tout, pour être serviteur de tous. [9:23] Il poursuivait cette ligne
de conduite en tous points pour l’amour de l’Évangile, désirant ainsi qu’il le
dit, avoir part avec l’Évangile, car il le personnifie comme faisant l’oeuvre de
l’amour de Dieu dans le monde (v. 23).
Ch. 9 v. 24-27 — Le
combat et la course chrétiens
[9:24] C’est ainsi qu’il fallait courir ; [9:25] et pour le faire, il fallait se
renier soi-même et tenir la chair en bride : [9:27] c’est, en effet, ce que
faisait l’apôtre. [9:26] Il ne courait pas d’une manière incertaine, ainsi que
le ferait quelqu’un qui ne verrait pas le vrai but, ou ne le poursuivrait pas
sérieusement comme une chose connue ; Paul savait bien ce qu’il poursuivait, et
il le poursuivait réellement, évidemment, et d’une manière qui convenait à la
nature du but qu’il cherchait à atteindre. Chacun pouvait en juger par sa marche,
Paul ne s’amusait pas comme un homme qui bat l’air — facile prouesse ! [9:27] En
cherchant ce qui était saint et glorieux, il savait quelles difficultés il avait
à surmonter dans un combat personnel avec le mal qui cherchait à l’empêcher de
vaincre. Comme un vigoureux athlète il frappait de ses coups et tenait asservi
son propre corps qui l’aurait entravé dans sa lutte. Il y avait de la réalité
dans sa poursuite du ciel ; il ne voulait tolérer rien de ce qui s’y opposait.
Prêcher aux autres n’était pas tout, car cela il pouvait le faire et, quant à
lui-même, travailler en vain ; il pouvait tout perdre, et finalement être rejeté
lui-même comme ouvrier, sinon personnellement comme chrétien. Avant tout, Paul
était chrétien et puis prédicateur ; et il était bon prédicateur, parce qu’il
était premièrement chrétien. [10:1-4] Ainsi (car le commencement du chapitre 10
se lie avec la fin du chap. 9), d’autres aussi pouvaient faire profession de
christianisme, pouvaient avoir part aux ordonnances d’initiation, et, comme lui,
être prédicateurs, [10:5] et, après tout, ne pas être reconnus de Dieu.
Distinguer
participation extérieure et état réel, signe du déclin de l’Assemblée
L’avertissement que Paul donne ici aux Corinthiens est un témoignage de l’état
auquel, en partie du moins, l’Assemblée de Dieu était déjà réduite ;
avertissement toujours utile, mais qui suppose que ceux qui ont le nom de
chrétiens et qui ont participé aux ordonnances de l’Assemblée, n’inspirent plus
cette confiance qui les fait recevoir sans question pour de vraies brebis du
Seigneur. Le passage distingue entre le fait d’avoir participé aux ordonnances
chrétiennes, et la possession du salut ; cette distinction est toujours vraie,
mais il n’est pas nécessaire de la faire quand la vie chrétienne brille en ceux
qui ont part aux privilèges extérieurs de l’Assemblée.