Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1-9
Tout est de Dieu : la volonté, l’appel, la bénédiction, la sainteté, la grâce
[1:1] Paul était apôtre par la volonté de Dieu : c’était là son autorité, quoi qu’il en fût quant à d’autres. En outre, le même appel, qui avait fait de ceux de Corinthe des chrétiens, avait fait de lui un apôtre. [1:2] Il s’adresse à l’assemblée de Dieu à Corinthe, en ajoutant l’expression caractéristique de « sanctifiés dans le Christ Jésus », paroles dont l’application est évidente quand nous considérons le contenu de l’épître. Ensuite l’universalité de l’application de la doctrine et des enseignements de l’épître, et l’autorité de celle-ci sur tous les chrétiens, où qu’ils fussent, est mise en avant. [1:4] Heureusement l’apôtre, quelle que fût la peine que lui causait l’état des Corinthiens, peut s’en remettre à la grâce de Dieu [1:5] et ainsi reconnaître toutes les bénédictions que Dieu leur avait accordées. Placer ainsi les Corinthiens en rapport avec Dieu, appliquait à leur conscience toute la sainteté de Dieu, tout en donnant au coeur de l’apôtre l’encouragement de la grâce parfaite de Dieu à leur égard. Cette grâce même devenait un puissant levier dans les coeurs des Corinthiens pour que la parole produisît ses effets : en présence d’une telle grâce, on devait avoir honte du péché.

La sainteté repose sur la fidélité de Dieu
[1:9] Il ne saurait y avoir un témoignage plus remarquable que celui que nous trouvons ici, du fait qu’il nous faut compter sur la fidélité de Dieu envers les siens. [1:8] La relation avec Lui demande la sainteté ; on n’en jouit que dans la sainteté ; [1:9] mais elle repose sur la fidélité de Dieu. La marche des Corinthiens était mauvaise, nous le savons. L’apôtre ne laisse passer aucun mal, mais il déclare que Dieu est fidèle [1:8] et qu’il les affermira jusqu’à la fin, afin qu’ils fussent, non pas saufs seulement, mais irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ. Et alors il commence à leur faire des reproches. Quel merveilleux témoignage !

La relation avec Dieu en grâce ouvre le coeur
Paul, l’Esprit lui-même, liait ainsi les Corinthiens avec Dieu ; et ce que Dieu était dans cette relation avec eux, avait toute sa force sur leurs coeurs et sur leurs consciences. En même temps l’emploi d’une telle arme devait ouvrir le coeur des Corinthiens à tout ce que l’apôtre avait à dire. Il faut être bien près du Seigneur pour pouvoir, en pratique, envisager ainsi les chrétiens qui marchent mal : ce n’est pas épargner leurs péchés, l’apôtre est bien loin de le faire, mais la grâce amène les propres consciences des Corinthiens à s’occuper de leur péché, comme des personnes qui avaient des rapports trop précieux avec Dieu pour qu’elles demeurassent dans le péché ou se le permissent.

L’épître aux Galates nous fournit un exemple remarquable de la confiance que la connaissance de la grâce inspire ainsi (comp. chap. 4:20 ; 5:10).

La grâce et la fidélité de Dieu, bases de l’enseignement de l’épître
[1:5] Les Corinthiens étaient enrichis par Dieu même de ses dons, [1:6] et son témoignage était ainsi confirmé au milieu d’eux, [1:7] de sorte qu’ils ne manquaient d’aucun don en attendant la révélation du Seigneur et l’accomplissement de tout. [1:8] Jour solennel, [1:9] pour lequel Dieu qui les avait appelés, les confirmait dans sa fidélité, [1:8] afin qu’ils fussent sans reproche dans ce jour-là, [1:9] appelés qu’ils étaient à la communion de son Fils Jésus Christ. Ce court, mais précieux exposé de la grâce et de la fidélité de Dieu sert de base (lors même que l’état des Corinthiens ne permettait pas à l’apôtre de développer ce sujet, comme il le fait dans l’épître aux Éphésiens) à toutes les exhortations et à toutes les instructions que Paul adresse aux Corinthiens pour affermir et diriger leurs pas chancelants.

Ch. 1 v. 10-29 — La prédication de la croix, puissance de Dieu, anéantit tout ce qui est de l’homme
[1:12] L’apôtre s’adresse premièrement à la folie des Corinthiens qui faisaient des principaux ministres chrétiens et de Christ lui-même, des chefs d’école. [1:13] Christ n’était pas divisé, les Corinthiens n’avaient pas été baptisés au nom de Paul ; [1:14, 16] celui-ci avait bien dans l’occasion baptisé quelques-uns d’entre eux, [1:17] mais sa mission était de prêcher, non de baptiser1, et ce sont les chap. 26:18 et 13:3 et suivants des Actes qui formulaient cette mission, et non Matt. 28:19. [1:19] Du reste toute cette sagesse humaine que les Corinthiens admiraient, n’était qu’une folie que Dieu réduit à néant ; [1:18] la prédication de la croix est la puissance de Dieu, [1:27] et Dieu a choisi les choses faibles, les choses de rien, les choses folles selon le monde, [1:28] pour anéantir la sagesse et la force de celui-ci, [1:18] afin qu’il soit clairement manifesté que l’Évangile est la puissance de Dieu. [1:22] Les Juifs demandaient un signe, les Grecs cherchaient la sagesse, [1:23] Dieu fait prêcher Christ crucifié, scandale pour le Juif, folie pour le Grec, [1:24] mais pour ceux qui sont appelés, la puissance de Dieu (v. 23, 24). [1:28] Par des choses qui ne sont pas, Dieu anéantit ce qui est, [1:25] car sa faiblesse est plus forte que la force du monde, sa folie plus sage que la sagesse du siècle : [1:29] la chair ne se glorifie pas devant Lui. [1:23] Dieu a affaire avec la conscience, quoique en grâce, selon la vraie position de l’homme responsable, et il ne s’assujettit pas Lui-même au jugement et aux raisonnements de l’esprit de l’homme, complètement incompétent en cela, et qui sort de sa place comme s’il pouvait juger Dieu.

1 Cette déclaration est d’autant plus à remarquer, que Paul avait reçu une révélation spéciale relativement à la Cène du Seigneur [(11:23)]. Mais cette ordonnance-ci avait rapport à l’unité du corps, qui était spécialement le témoignage de l’apôtre. Les douze étaient envoyés pour baptiser (Matt. 28 [v. 19]).

Ch. 1 v. 30-31 — Le chrétien est de Dieu, et Christ est tout pour lui
[1:30] Mais en outre, le chrétien est plus même que l’objet des instructions de Dieu : il est lui-même « de Dieu dans le Christ Jésus » ; il tire sa vie, son être, sa position, en tant que chrétien, de Dieu ; et Christ est de la part de Dieu pour lui, sagesse, justice, sainteté et rédemption, le tout en contraste avec les prétentions de l’esprit humain, avec la fausse justice du Juif sous la loi, avec les moyens et la mesure de sainteté que celle-ci fournissait, et enfin avec la faiblesse de l’homme dont Dieu ôtera les dernières traces dans la délivrance qu’il opérera par sa puissance en Christ, au jour où il mettra la dernière main à l’oeuvre de sa grâce. Ainsi nous sommes de Dieu : Christ est tout pour nous de la part de Dieu, [1:31] afin que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. Court, mais puissant témoignage de ce qu’est le christianisme dans ses éléments.