Chapitres 18 à 21
Ch. 18-20 — Prospérité de David et de son royaume
David triomphe de tous les ennemis extérieurs du peuple
Dans les chapitres 18, 19 et 20, David, déjà délivré de toute lutte au milieu du
peuple, triomphe des Gentils, et répand de tous côtés la gloire d’Israël et
celle de son règne. Ce sont ces événements qui ont été l’occasion du Ps. 18,
quoique la portée en soit plus grande (comparez vers. 36-45).
Omission des fautes de
David, et accomplissement des pensées de Dieu
On remarquera aussi que toutes les fautes de David sont entièrement passées sous
silence. Racontées fidèlement ailleurs, elles ne trouvent pas de place ici,
parce que c’est l’accomplissement des voies et des pensées de Dieu dans la
famille du roi élu dont nous avons le tableau.
Ch. 20 v. 4-8 — Les
Philistins enfants du géant sont frappés
Les enfants du géant tombent avec les Philistins devant les enfants d’Israël.
Ch. 21 — Manifestation
de la pleine grâce de Dieu après le péché de David
David tombe, Dieu frappe le peuple, mais la grâce divine brille à tous égards
Mais la prospérité expose David aux tentations de l’ennemi. [21:2] Chef de tout
Israël et vainqueur de tous ses adversaires, il veut connaître la force du
peuple qui était sa gloire, oubliant la force de Dieu qui lui avait donné tout
cela et avait multiplié Israël. Ce péché toujours grave, et qui l’était encore
plus dans le cas de David, [21:7] ne manque pas d’attirer sur lui le châtiment
de Dieu — châtiment toutefois, qui est l’occasion d’un nouveau développement de
Sa grâce et de l’accomplissement de Ses desseins. [21:13] David qui, pour un
moment, avait oublié Dieu, le connaissait cependant de cœur, et il s’en remet à
lui, préférant tomber entre ses mains que d’espérer quelque chose de l’homme :
[21:14] alors la mortalité est envoyée de Dieu. Cela donne occasion, par la
grâce de Dieu, à un autre élément de la gloire de David : [21:18] l’honneur que
Dieu lui fait de le choisir comme instrument pour fixer le lieu où l’autel de
Dieu sera le moyen des relations journalières du peuple avec lui. [21:15]
Jérusalem était aimée de Dieu : cette élection de Sa part est maintenant
manifestée. [21:18] La place en question était l’aire d’un étranger ; le moment
était celui où le peuple souffrait sous le poids des conséquences du péché.
[21:15] Mais ici, tout est grâce, et Dieu arrête la main de l’ange étendue pour
frapper Jérusalem. La grâce anticipe tout mouvement dans le cœur de David1 ; car
elle agit et a sa source dans le cœur de Dieu. [21:17] Mû par cette même grâce,
David, de son côté, intercède pour le peuple en se chargeant lui-même du péché.
[21:18] Dieu écoute sa prière, et envoie son prophète pour le diriger dans
l’offrande de la victime expiatoire qui, de fait, formait le fondement de toute
relation subséquente entre le peuple et Dieu. On sent bien, tout défectueux que
soit ce type2 en présence de la réalité, jusqu’à quel point ce récit nous
rappelle Celui qui s’est chargé, en faveur de ce même peuple, du péché qui
n’était pas le sien.
1 Il est intéressant de voir l’ordre déployé ici quant à l’établissement des relations de la grâce. En tout premier lieu c’est le cœur de Dieu et sa grâce souveraine en élection qui suspend l’exécution du jugement mérité et prononcé (verset 15) ; [21:16] ensuite, nous avons la révélation de ce jugement, révélation qui produit l’humiliation devant Dieu, [21:17] et la pleine confession du péché devant sa face. [21:16] David et les anciens d’Israël, vêtus de sacs, tombent sur leurs faces, [21:17] et David se présente comme le coupable. [21:18] Puis vient l’instruction, de la part de Dieu, à l’égard de ce qu’il y avait à faire pour arrêter la peste d’une manière judiciaire et définitive ; ce moyen est le sacrifice dans l’aire d’Ornan. [21:26] Dieu l’accepte en le consumant par le feu ; [21:27] alors il commande à l’ange de remettre son épée dans le fourreau. [21:28] La grâce souveraine, basée ainsi en justice sur le sacrifice, devient le moyen par lequel Israël s’approche de son Dieu et établit pour le peuple le lieu d’accès auprès de Lui. [21:29] Le tabernacle, témoin des conditions auxquelles le peuple avait manqué, n’offrait, ainsi que nous l’avons vu, aucune ressource en pareil cas. [21:30] Il était, au contraire, une occasion de frayeur : David était épouvanté à la pensée de se rendre à Gabaon. Il n’y avait pas d’autre moyen que l’intervention définitive de Dieu selon sa propre grâce, le cas du péché, de la part du roi lui-même, ne laissant plus place à autre chose. Le système et le principe tout entiers du tabernacle comme institution légale sont mis de côté, et le culte d’Israël est fondé sur la grâce par le moyen du sacrifice, là où même le roi, au point de vue de la responsabilité, avait failli. Telle était la position d’Israël pour celui qui la comprenait.
2 Et même historiquement tout opposé ; car c’est le péché du roi lui-même qui a fait tomber le châtiment sur le peuple. Christ toutefois a pris le péché sur lui, le confessant comme sien. Cependant cela nous fait voir combien tout dépend maintenant de la royauté. Ce n’est pas le sacrificateur qui apporte le remède. David intercède et David fait l’offrande. Le fait que le roi, dépositaire des promesses, avait péché, rendait nécessaire la grâce souveraine.
Sacrifice accepté par
Dieu, et fin du jugement sur le peuple
[21:26] David ayant offert le sacrifice selon l’ordonnance de Dieu, Dieu
l’accepte en envoyant le feu du ciel ; [21:27] et, sur l’ordre de Dieu, l’ange
remet son épée dans le fourreau.
Tout est grâce, de la
part de Dieu, le roi représentant le peuple devant Lui
Ici, évidemment, tout est grâce. Ce n’est pas la puissance royale qui intervient
pour délivrer Israël de ses ennemis et l’établir dans le repos. L’arche de
l’alliance étant là par l’énergie de la foi, hors de sa place régulière
maintenant désolée à la suite du péché du peuple, c’est le péché d’Israël même1
(car tout dépend du roi) qui est en question. Dieu agit en grâce, [21:18]
ordonne [21:26] et accepte le sacrifice expiatoire ; [21:16] David, avec les
anciens couverts de sacs, se présente devant Lui en intercession.
1 Cette différence entre la délivrance d’Israël de ses ennemis, et le sentiment de son propre péché devant Dieu au dernier jour, se trouve dans les Cantiques des degrés. Voyez Ps. 130.
Nouvel ordre de choses
pour s’approcher de Dieu, le tabernacle étant mis de côté
[21:28] Dans le lieu même où Dieu a exaucé sa prière, David offre ses
sacrifices, [22:1] et il est dit de ce lieu : « C’est ici la maison de l’Éternel
Dieu, et c’est ici l’autel pour l’holocauste d’Israël ». En présence du péché,
Dieu agit en grâce et institue, par le moyen du sacrifice, l’ordre régulier des
relations religieuses avec Lui de son peuple accepté en grâce, et le lieu de sa
propre demeure, où l’on s’approcherait de Lui1. C’était un nouvel ordre de
choses. [21:30] L’ancien n’offrait aucune ressource contre le jugement de Dieu ;
au contraire : David lui-même craignait d’aller au tabernacle ; c’en était fait
de lui comme moyen de s’approcher de Dieu. Le péché de David est devenu
l’occasion de mettre fin à l’ancien ordre de choses, en montrant l’impossibilité
de s’en servir dans un cas pareil, et en devenant ainsi l’occasion de tout
fonder sur la grâce souveraine.
1 Observez aussi comment le péché devient l’occasion de faire connaître les conseils de Dieu ; quoique la question de la responsabilité fût réglée en même temps. C’est ce que nous voyons à la croix (comp. Tite 1:2, 3 et 2 Tim. 2:9-10 ; Éph. 3 ; Col. 1).