Chapitres 1 à 9:34
Contenu des livres des Rois et des Chroniques
Les Rois : histoire des rois d’Israël et gouvernement de Dieu
Les livres des Rois nous ont donné l’histoire générale et publique du gouvernement de Dieu en Israël, et, depuis Roboam à Ézéchias, l’histoire des rois d’Israël ; histoire dans laquelle le résultat de la chute de la royauté a été manifesté en présence de la patience de Dieu. Ce qui y est dit de Juda ne s’étend qu’aux rapports de Juda avec la maison d’Israël, pendant cette période.

Les Chroniques : histoire de la maison de David et grâce de Dieu
Les livres des Chroniques nous donnent l’histoire de cette même période sous un autre point de vue : celui de la bénédiction et de la grâce de Dieu ; et ils nous parlent plus particulièrement de l’histoire de la maison de David, à l’égard de laquelle cette grâce s’est manifestée. Nous verrons cette pensée se vérifier dans une foule de cas.

Histoire du peuple comme Dieu se la rappelle, manifestant la grâce
Ces livres, écrits ou rédigés après la captivité (voyez 1 Chron. 6:15), conservent de la part de Dieu, rapportée par le Saint Esprit, l’histoire de son peuple, telle qu’il aimait à se la rappeler, montrant seulement les fautes qu’il était nécessaire de connaître pour l’intelligence des instructions de sa grâce.

Généalogies et noms liés au peuple de Dieu et conservés par Lui
Liste du peuple de la grâce divine, et généalogie depuis Adam
Il conserve en même temps les noms de ceux qui avaient traversé les épreuves mentionnées dans cette histoire sans être rayés du livre. Ici, ce n’est, il est vrai, que la figure extérieure de cette précieuse liste du peuple de Sa grâce ; mais c’est ce que, de fait, nous trouvons ici. Tout Israël n’y est pas ; mais tous ceux qui sont d’Israël ne sont pas Israël [(Rom. 9:6)]. En même temps l’Esprit de Dieu remonte aussi plus haut, et nous donne, depuis Adam, la généalogie de la race bénie par grâce, selon la souveraineté de Dieu, avec ce qui y appartenait extérieurement ou selon la chair. Il met en saillie, suffisamment pour la faire ressortir, la partie reconnue en grâce, en rappelant ce qui, extérieurement et selon la nature, existait en relation avec elle, mettant toujours, comme nous dit l’apôtre, ce qui est « animal » en premier (1 Cor. 15:46).

Ch. 1 — Généalogie d’Adam à Israël, avec les enfants selon la chair et selon la promesse
[1:1-3] Ainsi, en commençant par Adam, nous avons la race de Seth jusqu’à Noé. [1:5-7] Puis viennent les familles de Japhet [1:8-16] et de Cham, [1:10] dont l’un des descendants commença d’être puissant sur la terre ; [1:17-27] et, enfin, celle de Sem, dont le Dieu était l’Éternel, et dont la descendance est suivie jusqu’à Abraham. Celui-ci, appelé d’entre les hommes, devient, pour ainsi dire, une nouvelle souche. [1:28-33] Sa postérité selon la chair, nous est donnée la première ; [1:34] puis Isaac, enfant de la promesse, nouvelle souche, [1:35-54] dont les enfants selon la chair sont mis en scène avec leurs rois et leurs chefs, avant l’enfant de l’élection.

Ch. 2 — Bénédiction et soins de Dieu d’Israël à David
Ch. 2 v. 1-2 — Israël et ses fils, objets des soins divins
[2:1-2] Au chapitre 2 nous trouvons enfin Israël, dont tous les fils furent plus ou moins les objets des soins de Dieu qui avait aimé Jacob.

Ch. 2 v. 3-17 — Descendance de Juda jusqu’à David, élu de Dieu
[2:3] Puis Juda est introduit [2:15] pour nous conduire à la race royale de David, objet aussi des promesses selon l’élection de Dieu.

Ch. 2 v. 18-55 — Prospérité de Caleb, descendant fidèle de Juda, et ordre des tribus
Outre cela, nous trouvons le tableau de la prospérité de la famille de Juda en général, et, en particulier, celle de la famille de Caleb, qui fut fidèle à Dieu dans sa génération. Dieu en a gardé ici le mémorial1. Ainsi, la manière aussi dont le pays a été peuplé, et son histoire intérieure sont rendues vivantes pour le lecteur.

1 Il est bon de remarquer ici que, dans toutes ces généalogies, lorsqu’une famille a été établie dans un endroit, le nom de l’endroit est souvent employé pour celui de la famille ; que les descendants de plusieurs générations sont nommés ensemble comme enfants du chef de la race (comp. 4:1, avec le commencement du chap. 2), et que, sans avoir été nommé auparavant, l’homme éminent d’une famille est pris pour recommencer une généalogie (chap. 8:29 et 33).

Voici l’ordre de ces tribus : [4:1-23] Juda en premier, comme la tribu royale. [4:24-43] Siméon est mentionné après lui parce que son territoire était plus ou moins enclavé dans celui de Juda. [5:1-10] Ensuite vient Ruben, le premier-né, [5:11-26] et avec lui les tribus au-delà du Jourdain qui sont en rapport avec lui. [5:26] Elles furent aussi emmenées en captivité avant les autres ; le Dieu d’Israël a amené le jugement sur elles. [6:1-81] Lévi vient généalogiquement après elles, mais je suppose qu’il y a une raison plus forte à cette transposition, c’est que Lévi est la tribu sacerdotale, comme Juda est la tribu royale.

Ch. 3-8 — Généalogies des tribus d’Israël et mention de leurs possessions
Ch. 3-5 — Juda et la famille de David, Simon, Ruben, Gad et Manassé
[ch. 3] Puis la généalogie de la famille de David nous est donnée, [3:19-24] jusqu’à quelques générations après le retour de la captivité ; enfin, celle des tribus les unes après les autres, mais en rapport avec leur position en Israël, et avec l’adjonction de certaines mentions de possessions acquises par des familles ou par toute une tribu. Dan et Zabulon manquent ; Juda est trouvé (chap. 4:1). Siméon (4:24) avait eu son lot dans le territoire de Juda, [4:39-41] mais il avait élargi son domaine ; [4:42-43] et quelques-uns de cette tribu, sortis des limites du pays, avaient échappé à la captivité. Ruben (5:1), Gad (5:11) et la demi-tribu de Manassé (5:23) étaient restés à l’orient du Jourdain. [5:18-22] Ces tribus aussi avaient ensemble beaucoup étendu leur territoire et s’étaient enrichies aux dépens de leurs ennemis.

Ch. 6-8 — Lévi, Issacar, Nephthali, Manassé, Éphraïm, Aser, Benjamin et Saül
Dans les généalogies de Lévi (ch. 6), [6:1-15] nous voyons tout premièrement la suite des souverains sacrificateurs jusqu’à la captivité ; [6:16-81] puis les Lévites, leur service et leurs villes. Après Lévi viennent Issacar (7:1), Benjamin (7:6), Nephthali (7:13), peu en nombre ; la seconde demi-tribu de Manassé (7:14), Éphraïm (7:20), et Aser (7:30). Puis nous trouvons de nouveau Benjamin (8), [8:32] tout premièrement en vue de Jérusalem, [8:33-40] et ensuite en rapport avec la famille de Saül.

Remarques par rapport à ces généalogies
Dieu bénit la foi qui se confie en Lui, dans le détail
Mais ce qui a été conservé ici des généalogies du peuple, touchant le Résidu, par grâce, de ce qui était tombé sous la triste sentence de Lo-Rukhama et de Lo-Ammi [(Os. 1)], nous révèle une autre circonstance : c’est que partout où il y a eu de la foi, Dieu a béni son peuple en détail. Jahbets (4:9, 10), fils d’affliction, cherchant la bénédiction auprès du Dieu d’Israël, n’a pas manqué de la trouver. [4:10] L’Éternel a étendu ses limites et l’a tellement mis à l’abri, qu’il a été sans douleur. [4:39-41] Siméon, quoique dispersé en Israël, a su chasser les ennemis et posséder leur pays, [4:42-43] et cela, jusqu’au mont de Séhir. [5:19-22] Les deux tribus et demie au-delà du Jourdain ont aussi étendu leurs limites et possédé les portes de leurs ennemis, parce qu’elles crièrent à Dieu (5:20). Plus tard, elles ont été emmenées captives, parce qu’elles avaient abandonné Dieu. Ainsi, quoiqu’il n’y eût ni la puissance du roi ni l’ordre du royaume, partout où il y avait de la foi, Dieu a béni ceux d’entre son peuple qui se confiaient en lui.

Importance des généalogies pour le résidu du peuple, pour se reconnaître
Ces généalogies étaient imparfaites. L’état d’Israël portait l’empreinte de la ruine qui lui était arrivée ; mais aussi de la bonté de Dieu qui avait ramené un Résidu, et qui avait conservé tout ce qui était nécessaire pour placer ceux qui en faisaient partie dans les registres de son peuple. [Esdr. 2:59-63] Si la preuve nécessaire de leur origine venait à manquer, ceux qui faisaient partie du peuple cessaient de jouir de leurs privilèges, et les sacrificateurs, de leur position sacerdotale, jusqu’à ce qu’il y eût un sacrificateur avec Urim et Thummim (Esdras 2:63). Car ces généalogies servaient de moyen pour reconnaître le peuple. Heureux celui qui avait conservé la sienne, et qui avait assez apprécié l’héritage de l’Éternel pour y attacher du prix ! C’était une preuve de foi, car on aurait pu dire : À quoi bon ces généalogies à Babylone ?

Importance des généalogies pour les Lévites, et miséricorde divine
[ch. 6] Quant aux Lévites — car il est bon de servir le Seigneur — leurs généalogies, leurs villes et leurs services étaient connus avec assez de certitude, [9:2-34] même quant à ceux qui habitaient Jérusalem. [9:35-44] La miséricorde de Dieu n’a pas oublié non plus de conserver une lampe dans la maison de Saül ; car, dans le jugement, Dieu se souvient de la miséricorde. Le chapitre 9 nous fait comprendre l’usage qu’on faisait des généalogies ; car ceux dont il y est question sont ceux qui sont revenus de la captivité, comme on peut le voir au chapitre 11 de Néhémie. Cette partie du livre est entièrement terminée au chap. 9:34. Le verset 35 commence la narration.