Les
premières églises formées au premier siècle de notre ère
montrent la vitalité de l'Évangile dans tout le bassin
méditerranéen.
Il
fut convenu entre les apôtres que Pierre porterait
l'évangélisation parmi les juifs de la Palestine tandis que Paul
et ses équipiers seraient les apôtres des Gentils, c'est-à-dire
des païens.
Sur
la carte figure encadré en rouge le nom des sept églises
destinataires du livre de l'Apocalypse. Jean leur écrit de la part
du Seigneur pour leur indiquer leurs qualités et leurs faiblesses
et les exhorter à mieux vivre la foi en Christ. Spirituellement,
ces églises représentent les différentes phases de l'histoire du
christianisme.
Voyons
en détails les spécificités de chacune de ces villes :
ÉPHÈSE
- L'ÉGLISE PRIMITIVE
Ce
port célèbre abritait l'une des 7 merveilles du monde antique, le
Temple de Diane, construit avec une richesse flamboyante. Il
abritait l'image de Diane, (déesse de la fertilité que les Grecs
adoraient autrefois sous le nom d'Artémis). Selon les éphésiens,
cette image serait descendue du ciel (Actes 19:35). Un fort foyer de
sorcellerie habitait cette ville. Paul y travailla pendant 3 ans
avec un immense succès : il y fonda l'une des communautés les plus
solides du Christianisme primitif. Tous les chrétiens convertis
brûlèrent leurs livres de sorcellerie en place publique (Actes
19:19) d'une valeur de 50 000 drachmes. Sachant qu'une bonne
journée de salaire était payée un drachme, imaginons le
parallèle financier à notre époque : 20 millions de Francs ! La
ville vivait richement du commerce du culte païen de Diane. La
prédication de Paul vint troubler ce marché fructueux au point que
les marchands de la ville provoquèrent une émeute contre Paul
(Actes 19:24). Timothée et Jean continuèrent l'œuvre de Paul dans
cette ville et le culte de Diane diminua conséquemment. En 262, les
Goths détruisirent définitivement le Temple de la déesse et
l'édit de Théodose vint finalement interdire ce culte païen. Éphèse
fut l'un des centres de fouilles les plus actifs de l'époque
contemporaine et les découvertes sont venues renforcer les
témoignages du livre des Actes des apôtres et les lettres aux 7
églises de l'Apocalypse. Jean s'adresse à l'église d'Éphèse (Ap
2:1-8) pour lui reprocher son manque d'amour profond. Cependant, il
lui reconnaît comme qualité d'avoir condamner les faux prophètes et
les nicolaïtes, secte peu connue dont les enseignements étaient
liées à l'impudicité et au culte probablement érotique des idoles.
-
L'Église primitive a connue des moments difficiles, toutefois c'est
de elle que nous avons reçu les précieux manuscrits du Nouveau
Testament qui furent recopiés sous la providence de Dieu afin que
nous puissions avoir la pure Parole de Dieu dans toute son
intégralité, et complètement inspirée dans ses copies, traductions
et versions.
SMYRNE
- L'ÉGLISE DES MARTYRS
Ville située sur la côte égéenne de la province romaine d'Asie, près
de l'Izmir turque. Elle fut reconstruite sur un site ancien au IIIe
siècle av JC et devint l'une des villes les plus prospères d'Asie
Mineure. C'était un port naturel dans une région fertile, célèbre
pour sa beauté et ses magnifiques constructions. L'Église y fut
probablement fondée par des prédicateurs venus d'Éphèse (Actes
19:10). Elle se heurta à l'opposition des Juifs et reçut la promesse
d'une vraie couronne pour sa fidélité (Apocalypse 2:9), image qui
faisait allusion à la richesse et à la renommée historique de la
ville.
-
Comme image spirituelle, Smyrne est l'Église des martyres qui
subirent la persécution, la torture, et une mort horrible aux mains
des Romains.
PERGAME
- L'ÉGLISE CONSTANTINIENNE
Cette
ville abritait le centre de 4 grands cultes païens : ceux de Zeus,
Athéna, Dionysos et Asclépios. Il y avait en plus le culte de
l'Empereur. Culte blasphématoire qui fait dire à Jean que là
"est le trône de Satan" (Ap 2:13). Parmi les vestiges
découverts à la fin du XIXe Siècle, un grand autel porte de
splendides décorations de combats entre les dieux et les géants.
D'autres édifices sont dédiés au culte d'Athéna, de Trajan et
d'Hadrien, grand persécuteur du peuple chrétien. Jean évoque ces
persécutions et les martyrs qui sont tombées dans cette ville (Ap
2:12-17).
Cependant,
les nicolaïtes occupaient une place dans la communauté chrétienne
de Pergame et plusieurs se livraient au culte érotique des idoles,
dont celui de Dionysos, Dieu du vin et des réjouissances dont les bacchanales
conduisaient toujours à l'impudicité et aux orgies (sur la photo,
stèle d'offrandes à Bacchus retrouvée à Éphèse).
- Pergame se
rapporte è l'Église Constantinienne fondée au Concile de Nicée
en l'an 325 sous l'empereur Constantin. Elle est l'embryon du
Catholicisme Romain comme Protestant. Les passages de Apoc. 13:1-10
la désigne directement dans toute sa corruption, son hypocrisie, et
son idolâtrie. D'entre les «grandes choses» qu'elle professe et
qui sont décrit comme des blasphèmes (Apoc. 13:5), se retrouve
tout un amalgame de fausses doctrines, dont les plus pernicieuses
sont le salut par les oeuvres, la doctrine de la Trinité
Ontologique de trois personnes ou subsistances en Dieu, le culte des
saints, l'immaculé conception et la médiation de Marie comme mère
de Dieu et Reine du ciel, etc.
THYATIRE
- L'ÉGLISE DU MOYEN ÂGE
Ville
de la province romaine d'Asie dans l'ouest de la Turquie actuelle
(aujourd'hui Akhisasar). Située dans une vallée basse, c'était
une ville de garnison sur la frontière et un centre important pour
la fabrication et la teinture des tissus, la poterie et le travail
du cuivre. Lydie (Act 16.14) était probablement l'agent commercial
d'une manufacture de Thyatire. La teinture pourpre a été
fabriquée à partir de la garance jusqu'au XXe siècle. La lettre
d'Ap 2.18-29 fait allusion à la situation de la ville. Jézabel,
image du Catholicisme, est probablement le nom symbolique d'un
enseignant dans l'Église qui faisait des compromis avec les
pratiques païennes, peut-être en rapport avec certaines
confréries de marchands.
- Spirituellement, Thyatire représente
l'Église Catholique Romaine qui fait toutes sortes de compromis au
niveau de la foi dans le but de séduire le monde par ses pompes
somptueuses. Ce fut dans cette période de l'histoire que le pape
prit le titre de Vicaire de Christ, Saint Père, et Dieu sur la
terre. Ces trois désignations honteuses et blasphématoires
réussissent encore de nos jours à aveugler des million de gens. Ce
fut aussi dans cette période que l'Église Catholique tortura et
massacra des milliers de chrétiens comme les Vaudois, les
Albigeois, et plusieurs autres sous la prétention qu'ils étaient
des hérétiques qui devaient tous être exterminé pour avoir
l'audace de s'avoir opposé à sa majesté infernale qui règne sur
le siège de Rome.
SARDES
- L'ÉGLISE DE LA RÉFORME
Capitale
du royaume de Lydie, c'était une des villes les plus riches du
monde antique : elles tiraient ses richesses de l'or que l'on
extrayait du fleuve Pactole. Crésus, célèbre pour sa fortune, en
fut roi au VIe siècle av JC. C'est dans cette ville richissime que
les premières monnaies furent frappées. On y travaillait bien sûr
l'orfèvrerie et la ville était riche de vergers et d'artisanats
textiles. Complètement détruite par un tremblement de terre en 17
av JC, la ville fut reconstruite par les Romains et connut un fort
essor chrétien au cours du Ie siècle de notre ère. Dans cette
ville dédiée au culte d'Artémis, les chrétiens ont du éprouver
des difficultés dans leur foi, car Jean reproche à cette
communauté d'être morte spirituellement. (Ap 3:1-6). Sans doute un
réveil a-t-il eu lieu par la suite si l'on en croit les fouilles
archéologiques : de nombreux signes de croix ont été découverts
sur les murailles du temple de la déesse, ce qui peut laisser
penser que les chrétiens avaient investi la place et la dédièrent
au culte du Seigneur. Au IVe siècle, les chrétiens abandonnèrent
ce grand Temple et construisirent dans un coin de la ville une
maison où exercer leur culte. Les vestiges en sont encore bien
conservés.
- Aucun portrait n'est plus précis pour décrire
l'Église Protestante ou Église Réformée qui est spirituellement
morte dans sa foi. Ayant gardé certaines doctrines du Catholicisme
desquelles elle refusait de se défaire, comme celle de la Trinité,
son déclin était assuré. Son intellectualisme
est l'élément principal qui empoisonne sa foi et lui donne la
mort. Vrai qu'il y a eu un réveil à son tout début auquel
plusieurs des Réformateurs ont participé. Plusieurs fidèles y ont
laissé leur vie sur les bûchers de l'inquisition papale, mais
après un certain temps sa foi est devenu stagnante,
particulièrement depuis 1881 lorsqu'elle se prostitua aux principes
néfastes de la Critique Textuelle de Wescott et Hort, et abandonna
le pur texte de la Parole de Dieu pour se donner cœur et âme à un
texte insidieux et approximatif nommé le Texte Minoritaire, base de
toutes les versions modernes de la Bible. L'érudition a toujours
été son attraction et la cause de sa chute.
PHILADELPHIE
- L'ÉGLISE MARGINALE
Ville
de la province romaine d'Asie, à l'ouest de la Turquie moderne.
Fondée au IIe siècle av JC, elle est située au seuil d'une
région fertile (la porte ouverte d'Ap 3.8) qui était exposée à
de fréquents tremblements de terre; l'un d'eux la détruisit en
l'an 17; elle fut reconstruite et reçut le nom de Néocésarée
(Apocalypse 3:12). Elle possédait de nombreux temples, où se
déroulaient des fêtes religieuses, et ses habitants étaient connus
pour leur fidélité (Apocalypse 3:8). L'église y avait rencontré
l'opposition des Juifs (Apocalypse 3:9).
-
Église de l'amour des frères, l'Église Marginale est la seule sans
reproche devant le Seigneur. Du fait qu'elle n'est pas une
institution mais un mouvement de séparation et de liberté sans forme
ni rituels, libre comme le vent de l'Esprit, elle est la pierre
précieuse dans le Diadème de Christ. Elle représente tous les élus
réels, du commencement à la fin des temps, qui refusent d'être remis
sous l'esclavage de la loi et des obligations qui en découlent.
Individuellement, chaque élu est l'image de l'Église visible, et
Christ en eux l'image de l'Église invisible. Elle est rejetée et
diffamée par la grande majorité qui se disent chrétiens,
particulièrement par les mouvements dit Évangéliques qui ne peut
l'encadrée pour obtenir le monopole de sa foi. Elle est sous la
direction et la protection spéciale du Seigneur qui lui accorde
maintes bénédictions.
L'Église Marginale est
l'Église des élus qui forment le Corps spirituel de Christ. Elle n'a
ni forme ni organisation, elle est libre comme le vent de l'Esprit
et se retrouve en ceux qu'habite la Sainte-Présence de Christ. Elle
se rapporte ainsi aux christophiliens ou amis de Christ qui
combattent pour l'amour de la vérité contre ses ennemis évangéliques
qui déforment la grâce du salut et la justification par la foi avec
leur doctrine insidueuse du libre-choix.
LAODICÉE
- l'ÉGLISE OECUMÉNIQUE
La
ville fut fondée en 250 av JC par Antiochus II qui l'appela ainsi
en l'honneur de son épouse, Laodice. La ville fut peuplée de
syriens et de juifs anciennement déportés à Babylone. La ville
tira très vite sa célébrité du tissage de la laine noire et
brillante utilisée pour faire des tapis et des vêtements. La ville
prospérait avec dans ses environs une riche agriculture et un fort
cheptel de moutons. Sa position géographique entre les ports de la
mer Égée et le continent avait fait de Laodicée une riche place
financière contrôlée en majorité par les juifs. La lettre de
Jean (Ap 1:4-11) reproche à la communauté de Laodicée son
opulence matérielle qui lui a fait perdre de vue les choses de
l'Esprit. Il lui reproche sa tiédeur : allusion aux sources d'eaux
tièdes en terrasses (voir l'illustration) qui alimentaient la
ville. Les conseils du Christ à cette église sont en parallèle
avec les activités de la ville : il lui est conseillé d'acheter de
l'or éprouvé par le feu (allusion à la richesse financière de la
ville), des vêtements blancs (allusion aux célèbres vêtements de
laine noire) et un collyre pour oindre ses yeux (allusion à la
"poudre phrygienne", utilisée à cette époque pour
soigner les yeux et qui a pu être fabriquée dans cette ville).
- Rien ne monte au cœur plus que la tiédeur,
et l'Église Oecuménique en est la reine. Comme un élément
répugnant, elle sera vomis de la bouche du Seigneur (Apoc. 4:16).
Elle est l'Église des derniers temps qui rejette la vérité pour
un amour illusoire qui plaît à la chair, refusant de condamner
l'erreur et de combattre pour la foi transmise aux saints une fois
pour toutes (Jude 3).
Puisque
l'apôtre Paul a déclaré: «...tous ceux qui descendent d'Israël,
ne sont pas Israël (Rom. 9:6)», nous pouvons conclure en disant:
Toutes les bibles ne sont pas la Bible, tous les chrétiens ne sont
pas Chrétien, et toutes les églises ne sont pas l'Église.
L'Église de Laodicée
correspond à la mouvance évangélique du christianisme contrefait
moderne. Elle est l'église des derniers temps qui se caractérise par
son idolâtrie du libre-choix et du faux Jésus d'une trinité
hautement spéculative, ainsi que par sa déformation de la vérité sur
la grâce du salut et la justification par la foi.. Elle est la
source de l'apostasie mondiale qui se répand comme un fléau
infernal. Ce faux peuple de Dieu sera détruit par le feu du ciel
lors de l'apparition finale de Christ en ce monde de ténèbres. |