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les pieux catholiques, ou sinon pieux, du moins désireux de
l'argent ainsi payé par le clergé chargé de leur bien-être.
Le parrainage discret des paroisses locales et des monsignores
occupés allant et venant des bureaux du Vatican, et la
mobilisation encore plus discrète des instituts catholiques, ont
rapidement accueilli un très grand nombre de «réfugiés» cherchant
fébrilement à se cacher.
La Cité du Vatican devint quant à elle une véritable ruche
d'opérations bureaucratiques, principalement centrées sur la
paperasserie. Les certificats de naissance, les visas, les passeports
et autres documentations similaires ont été fabriqués, préparés et
livrés avec une efficacité professionnelle.
Plus importants encore, de tels documents étaient «activés» avec
une telle habileté qu'ils défiaient l'examen le plus minutieux de la
part de tout fonctionnaire trop zélé aux diverses frontières des
alliés victorieux.
L'efficacité de ces faux documents a étonné les autorités et les
Alliés eux-mêmes. Il est vite devenu une industrie, même en
dehors des murs du Vatican. L'explication était bien sûr simple.
Tout d'abord, les Alliés, ou plutôt certains départements des
Alliés, avaient émis des instructions discrètes selon lesquelles
certains passeports, même suspects, ne devaient pas être