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catholiques pour promouvoir ses propres intérêts. Le cas de
Stepinac l'a une fois de plus démontré de façon frappante.
Le Pape mit en branle le vaste appareil de la propagande
catholique qui, en un rien de temps, inonda le monde de
distorsions si montagneuses et d'une malhonnêteté si grossière
que le plus honteux de tous les diables de l'enfer. Nuit Stepinac, le
chef autoritaire, le comploteur politique, le politicien, le promoteur
des conversions forcées, le tolérant et l'instigateur indirect des
massacres oustachis, a été fait pour apparaître comme Stepinac le
défenseur de la vraie démocratie, le très saint archevêque, le
courageux champion de la liberté religieuse, le persécuté et le
martyr. Des millions ont accepté la version catholique. Le résultat
fut que bientôt de grandes parties du monde occidental, qui
jusque-là ne s'étaient même pas souciées de tout cela, saluaient
Stepinac comme la pitoyable victime de la barbarie antichrétienne.
La presse laïque suivit, exaltant Stepinac comme le champion du
christianisme combattant les puissances des ténèbres. Les chefs
religieux et politiques se sont joints au chœur. Les bureaux des
affaires étrangères, les chefs d'État et, en fait, des gouvernements
entiers de pays catholiques et non catholiques ont envoyé des
protestations officielles contre «une telle persécution religieuse
inouïe». Des questions ont été vivement posées à la Chambre des
communes britannique, dans les chambres des députés française,
italienne et belge, à la Chambre des représentants et au Sénat
américains. Aux États-Unis. Le président Truman a été soumis à
une énorme pression pour le forcer à intervenir en faveur du
"martyr Stepinac". Un mouvement mondial a été mis en place
pour inciter les Nations Unies à venir en aide à un homme qui