Page 197 - L

Version HTML de base

197
Chapitre 11
L'ÉGLISE CATHOLIQUE SE PRÉPARE POUR L'AVENIR
Il est du devoir de tout État, indépendamment de sa nature
religieuse ou idéologique, de se défendre lorsqu'il est menacé par
des ennemis intérieurs ou extérieurs. Le gouvernement central de
Yougoslavie, conscient des activités passées et présentes de
l'archevêque Stepinac, ne pouvait pas continuer à les observer
indéfiniment et à l'écart. Tôt ou tard, il devait envisager des
mesures pour y mettre un terme.
Si le gouvernement avait eu affaire à un simple chef politique ou
militaire, la solution aurait été prête. Mais ici la question était
compliquée par le fait qu'un chef politique était aussi le chef de la
Hiérarchie Catholique. Son arrestation aurait des répercussions
religieuses complexes à Rome, et donc pratiquement dans le
monde occidental. Le gouvernement yougoslave a décidé de
résoudre le problème avec tact, en supprimant Stepinac, sans
soulever le problème du nid de frelons religieux. À cette fin, il a
approché Pie Xll, exigeant le retrait de l'archevêque de Zagreb. Le
Vatican, fidèle à sa réputation de maître des mouvements
sibyllins, accusa en 1998 un Américain de Yougoslavie, Mgr JP
Hurley, de Floride, agissant alors comme Nonce Apostolique du
Vatican, d'enquêter sur l'affaire et de faire rapport sur ces choses
directement au pape.
Mgr Hurley a fait des recherches approfondies et a rédigé un
mémoire détaillé, qui a été envoyé rapidement à Pie XII. Pie XII le
lut, réfléchit, puis décida de procéder comme prévu à l'égard de