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Chapitre 10
LE PAPE, STEPINAC ET PAVELIC
ESSAYENT DE SAUVER LA CROATIE
Comme au Moyen Age le plus sombre, l'Église catholique croit
fermement que le brandissement impitoyable de l'épée catholique
est le moyen le plus sûr de sauver les âmes des hommes. Ceci,
pas tant pour leur conférer la béatitude éternelle, que pour
promouvoir l'Église militante, c'est-à-dire sa domination
croissante sur la terre. L'archevêque Stepinac et le pape Pie XII
ont donc laissé la terreur dans la Croatie scellée suivre son cours
jusqu'au bout. En effet, loin de vouloir jamais le réduire, ils le
maintenaient en vie jusqu'à ce que le Royaume s'effondre avec la
chute du fascisme.
Et pourtant, avant que les échos des dictateurs cessent d'être
entendus, le Vatican apparut soudain aux côtés des vainqueurs,
dans une tentative furtive de sauver le fascisme moribond partout
où il le pouvait.
Après des consultations avec Rome, l'archevêque Stepinac et Ante
Pavelic ont mis en branle un plan commun pour empêcher que
leur État modèle ne s'effondre au fur et à mesure que l'Europe
fasciste faisait tout son possible. Cela consistait en: a) empêcher
le gouvernement yougoslave de disperser les armées oustachi; (b)
persuader les Alliés d'occuper la Yougoslavie, afin d'empêcher le
gouvernement central de prendre le contrôle de l'État indépendant
catholique de Croatie. Les deux se sont engagés avec une
détermination désespérée à mettre en œuvre leur nouvelle
politique, soutenue par la conviction que le Vatican utiliserait son