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cela avait été déterminé d'avance pour
l'accomplissement du plan de rédemption.
Dans la démonologie médiévale on a présenté
Satan comme le Tentateur par excellence. Et les
théologiens de l’époque ont pris un malin plaisir
à décrire le Démon sous les traits de la luxure la
plus délirante. On n’a pas eu besoin d’attendre
Freud pour attribuer ce déchaînement
fantasmatique à une projection de l’inconscient
refoulé du clergé médiéval ! Si la tentation
sexuelle est une réalité indéniable, il est en
revanche très discutable d’évoquer le démonique
à son propos. Pour l’Église antichrétienne, c’est
la tentation en général qui est démoniaque en ce
sens que la tentation est déjà le péché.
Sur le plan philosophique c’est probablement le
philosophe danois Sören Kierkegaard qui a le
mieux posé le problème de la tentation dans sa
dimension démoniaque. Pour Kierkegaard, la
tentation est un phénomène comparable au
vertige, une sorte de vertige métaphysique. Que
se passe t-il quand on a le vertige ? On est à la