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épousé en 1571 une princesse bavaroise «qui
transporta dans le château de Gratz les
tendances étroitement catholiques et l'amitié
pour les Jésuites qui régnaient à la Cour de
Munich». Sous son influence, Charles fit tous
ses efforts pour «extirper l'hérésie» de ses États,
et quand il mourut, en 1590, il fit jurer à son fils
et successeur, Ferdinand, de poursuivre son
œuvre. Ferdinand se trouvait, au reste, tout
préparé pour cela. «Il avait été pendant cinq ans,
à Ingolstadt, l'élève des Jésuites; son esprit,
d'ailleurs de médiocre envergure, ne concevait
pas de tâche plus noble que le rétablissement de
l'Église catholique dans ses États héréditaires.
Que ce fût ou non avantageux pour ses États,
cela lui était indifférent. «J'aime mieux, disait-il,
régner sur un pays ruiné que sur un pays
damné.»(18)
En 1617, l'empereur fit couronner l'archiduc
Ferdinand roi de Bohême. «Conseillé par Viller
(son confesseur jésuite), Ferdinand se mit
aussitôt en devoir de combattre le