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Aucun homme de sens ne soutiendra qu'un
pareil état de choses ait été profitable au bien du
royaume.»(7)
On peut en juger, en effet, par l'état de
décadence dans lequel tomba ce malheureux
pays. Il fallut toute la clairvoyance et l'énergie du
marquis de Pombal, au milieu du 18e siècle,
pour arracher le Portugal à l'étreinte mortelle de
la Compagnie.
En Espagne
, la pénétration de l'Ordre se fit avec
plus de lenteur. Le haut clergé et les
Dominicains s'y opposèrent longtemps. Les
souverains, eux aussi, Charles-Quint et Philippe
II, tout en acceptant leurs services, se défiaient
de ces soldats du pape, dont ils appréhendaient
les empiétements sur leur autorité Mais, à force
de souplesse, la Compagnie finit par avoir raison
de cette résistance. «Au 17e siècle, elle est toute-
puissante en Espagne parmi les hautes classes
et à la Cour. On voit même le Père Neidhart, un
ancien officier de cavalerie allemand, gouverner