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camps de concentration, et celui qui les
présentait au Saint-Père se rendit coupable
de telles horreurs que sa mère se suicida de
désespoir
.
La bienveillance de S.S. Pie XII s'explique assez,
du reste, si l'on pense au zèle apostolique de ces
tueurs. Écoutons un autre «catholique
pratiquant», Mile Budak: ministre des Cultes,
s'écriant, en août 1941, à Karlovac: «Le
mouvement oustachi est basé sur la religion.
Sur notre fidélité à la religion et à l'Église
catholique repose toute notre action.»(84)
D'ailleurs, le 22 juillet, à Gospic, le même
ministre des Cultes avait parfaitement défini
cette action:
«Nous tuerons une partie des
Serbes, nous en déporterons une autre, et le
reste sera obligé d'embrasser la religion
catholique romaine.»
(85)
Ce beau programme fut exécuté à la lettre.
Quand cette tragédie prit fin, à la Libération, on
comptait 300.000 Serbes et Juifs déportés et