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Mais pour l'heure, l'orthodoxie demeurait
solidement implantée dans les Balkans,
notamment en Serbie, dont le traité de Bucarest,
clôturant le conflit balkanique, avait fait un
centre puissant d'attraction pour les Slaves du
Sud, et plus particulièrement pour ceux qui se
trouvaient sous le joug de l'Autriche. Les visées
ambitieuses du Vatican et l'impérialisme
apostolique des Habsbourg concordaient donc
parfaitement, comme par le passé. Pour Rome
aussi bien que pour Vienne, la puissance
grandissante de la Serbie la désignait comme
l'ennemie à abattre. C'est d'ailleurs ce qu'établit
une pièce diplomatique tirée des archives
austro-hongroises, le compte-rendu des
entretiens que le prince Schônburg eut au
Vatican en octobre-novembre 1913, et qu'il
rapporte en ces termes an ministre autrichien
Berchtold: «Au nombre des sujets traités tout
d'abord par le cardinal secrétaire d'État (Merry
del Val) la semaine passée, à l'occasion de notre
entretien, il y avait, et il eût été difficile de ne
pas s'y attendre, la question de la Serbie. Le